jeudi 26 novembre 2015

Entre la soumission à George Soros et celle aux dictateurs africains, il existe une 3ème voie



Entre la cooptation de la jeunesse africaine par les réseaux Soros et la soumission de bon nombre d'activistes aux dictateurs africains sous couvert de solidarité africaine, il existe une 3EME VOIE, celle de la RÉSISTANCE aux oppresseurs NOIRS et aux CORRUPTEURS BLANCS.

Le scientifique est celui qui expérimente, en vue de vérifier une théorie, ou au mieux, d'en créer une à partir de ce qu'il a testé.

Mon travail politique depuis 15 ans, m'a amené de l'activisme noir en banlieue française à l'analyse géopolitique dans les médias africains tout en écrivant mes pensées dans des ouvrages liés à la conscience noire 15 ans plus tard. Je remercie les ancêtres de me maintenir en vie malgré toutes les épreuves que j'ai eu à traverser (prison, surveillance des services européens etc), et surtout, je les remercie éternellement de me permettre de posséder cette notion, si vitale pour l'être humain, nommée "discernement".

Deux courants pullulent en Afrique francophone actuellement et sont en train d’arborer faussement le manteau de panafricanisme.

Le 1er est celui agité par bon nombre de figures des sociétés civiles africaines, souvent rappeurs, parlant de démocratie, voulant chasser des présidents africains trop longtemps restés au pouvoir sans qu'ils ne fassent rien pour le peuple. La plupart de ces mouvements est subventionné par le prétendu philanthrope américain GEORGES SOROS, qui les arrose afin qu'ils puissent promouvoir la vision occidentale des droits de l'Homme, et constituer une nouvelle classe politique africaine, fraîche, paraissant COOL, capable de vous faire des concerts suivis de meetings politiques.

Ces gens là sont dangereux, car ils touchent le cœur des gens NAÏFS en soulevant de VRAIS PROBLÈMES, (la Mal-gouvernance de nos chefs d'Etat) tout en donnant de mauvaises réponses (promotion d'un politique occidentalophile faite d'acculturation et de soumission idéologique au mondialisme).

Ils n'hésitent pas, lorsqu'ils se réunissent entre groupes africains cooptés, à se présenter comme des panafricains.

Le 2eme courant est tout aussi dangereux, en cela qu'il invoque, que dis je, CONVOQUE (en échange de quelques milliards de CFA) le panafricanisme pour laver l'honneur de chefs d'Etats Africains discrédités auprès du peuple, et qui commencent à être lâchés par l'oligarchie d'Occident (cette dernière ayant trouvé, à travers la société civile des nouveaux pions plus séduisants et plus efficaces). Si ces dictateurs , face à cet abandon de leurs anciens marionnettistes , décidaient SÉRIEUSEMENT de se radicaliser (c'était mon SOUHAIT) , et travaillaient pour l'AFRIQUE, le procédé consistant par volonté panafricaine, à les défendre serait justifiable et justifié.

Mais lorsque l'on constate que derrière les promesses (non tenues) de sortie du CFA, et les haussements de ton vis à vis des puissances coloniales (suivis d'excuses en privé vis à vis de ces dernières), il n'y a qu'une seule ligne tenue avec constance par ces dictateurs, c'est la DÉFENSE UNIQUE DE LEURS PROPRES INTÉRÊTS, et non pas ceux du peuple; il va sans dire que défendre ces derniers sous prétexte de panafricanisme constitue une TRAHISON de l'idéal de nos résistants africains d'antan.

J'ai connu, étudié au plus près ces 2 courants, travaillé sur LE TERRAIN avec chacun d'eux, car on peut difficilement critiquer un domaine que l'on a pas vu de près. Et après les avoir vu, je peux dire avec sérénité: je suis venu, je les ai vu, et si l'Afrique compte sur eux, elle EST PERDUE.

Entre la cooptation par les impérialistes EXOGÈNES et celle par les IMPÉRIALISTES ENDOGÈNES, il existe une 3ème voie, celle de l'urgente NÉCESSITÉ pour les RÉSISTANTS africains au mondialisme, de constituer face à une UNION AFRICAINE composée de ceux qui sont dans leur immense majorité, des problèmes pour leur peuple, l'UNION AFRICAINE DES PEUPLES. Car c'est le peuple qui compte, lui et lui seul. Il faudra tôt ou tard, et si possible, plus TÔT QUE TARD, que les entrepreneurs africains INDÉPENDANTS politiquement, pensent SÉRIEUSEMENT à soutenir et à financer les activistes politiques souhaitant constituer cette UNION AFRICAINE DES PEUPLES. Une structure, ONG, qui aurait des représentants dans chaque pays, et un parlement continental dans le quel CHAQUE MEMBRE SERAIT ÉLU. Si cette structure prend du poids et marque les esprits par ses actions SUR LE TERRAIN, TÔT OU TARD, l'Union Africaine des "élites" devra soit cesser son manège et compter avec NOUS,soit disparaître.

LA QUESTION réelle est: "qui est prêt à risquer le PEU DE LIBERTÉ QU'IL A POUR CONTRIBUER A NOTRE LIBÉRATION ET NOTRE AUTONOMIE RÉELLE?"

~ Kemi Seba

mercredi 25 novembre 2015

Le "Sublimis Deus", la bulle pontificale qui interdit l'esclavage



Alessandro Farnese, élu pape le 13 octobre 1534 sous le nom de Paul III

Texte intégral


Le Pape Paul III, à tous les Chrétiens fidèles auxquels parviendra cet écrit, santé dans le Christ notre Seigneur et bénédiction apostolique.

Le Dieu sublime a tant aimé le genre humain, qu'Il créa l'homme dans une telle sagesse que non seulement il puisse participer aux bienfaits dont jouissent les autres créatures, mais encore qu'il soit doté de la capacité d'atteindre le Dieu inaccessible et invisible et de le contempler face à face ; et puisque l'homme, selon le témoignage des Ecritures Sacrées, a été créé pour goûter la vie éternelle et la joie, que nul ne peut atteindre et conserver qu'à travers la foi en Notre-Seigneur Jésus-Christ, il est nécessaire qu'il possède la nature et les facultés qui le rendent capable de recevoir cette foi et que quiconque est affecté de ces dons doit être capable de recevoir cette même foi.

Ainsi, il n'est pas concevable que quiconque possède si peu d'entendement que, désirant la foi, il soit pourtant dénué de la faculté nécessaire qui lui permette de la recevoir. D'où il vient que le Christ, qui est la Vérité elle-même, qui n'a jamais failli et ne faillira jamais, a dit aux prédicateurs de la foi qu'il choisit pour cet office « Allez enseigner toutes les nations ». Il a dit toutes, sans exception, car toutes sont capables de recevoir les doctrines de la foi.

L'Ennemi du genre humain, qui s'oppose à toutes les bonnes actions en vue de mener les hommes à leur perte, voyant et enviant cela, inventa un moyen nouveau par lequel il pourrait entraver la prédication de la parole de Dieu pour le salut des peuples: Il inspira ses auxiliaires qui, pour lui plaire, n'ont pas hésité à publier à l'étranger que les Indiens de l'Occident et du Sud, et d'autres peuples dont Nous avons eu récemment connaissance, devraient être traités comme des bêtes de somme créées pour nous servir, prétendant qu'ils sont incapables de recevoir la Foi Catholique.

Nous qui, bien qu'indigne de cet honneur, exerçons sur terre le pouvoir de Notre-Seigneur et cherchons de toutes nos forces à ramener les brebis placées au-dehors de son troupeau dans le bercail dont nous avons la charge, considérons quoi qu'il en soit, que les Indiens sont véritablement des hommes et qu'ils sont non seulement capables de comprendre la Foi Catholique, mais que, selon nos informations, ils sont très désireux de la recevoir. Souhaitant fournir à ces maux les remèdes appropriés, Nous définissons et déclarons par cette lettre apostolique, ou par toute traduction qui puisse en être signée par un notaire public et scellée du sceau de tout dignitaire ecclésiastique, à laquelle le même crédit sera donné qu'à l'original, que quoi qu'il puisse avoir été dit ou être dit de contraire, les dits Indiens et tous les autres peuples qui peuvent être plus tard découverts par les Chrétiens, ne peuvent en aucun cas être privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s'ils demeurent en dehors de la foi de Jésus-Christ ; et qu'ils peuvent et devraient, librement et légitimement, jouir de la liberté et de la possession de leurs biens, et qu'ils ne devraient en aucun cas être réduits en esclavage ; si cela arrivait malgré tout, cet esclavage serait considéré nul et non avenu.

Par la vertu de notre autorité apostolique, Nous définissons et déclarons par la présente lettre, ou par toute traduction signée par un notaire public et scellée du sceau de la dignité ecclésiastique, qui imposera la même obéissance que l'original, que les dits Indiens et autres peuples soient convertis à la foi de Jésus Christ par la prédication de la parole de Dieu et par l'exemple d'une vie bonne et sainte.

Donné à Rome, le 29 mai de l'année 1537, la troisième de Notre Pontificat.


Remarques :

  • La voix du pape n'a plus sur les souverains chrétiens l'effet disciplinaire qu'elle avait quelques siècles auparavant.
  • La condamnation papale concerne avant tout l'esclavage des Indiens sans mentionner celui des populations noires. Les souverains feignirent de croire que les populations africaines n'étaient pas concernées.
  • La bulle pontificale fut, sans surprise, complètement ignorée par les souverains non catholiques (pays protestants et Angleterre).

Sources : 

  • Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres, Editions L'Harmattan,‎ 2009 (ISBN 9782296111431, présentation en ligne [archive])
  • « Pour saint Augustin, (la Cité de Dieu, livre XIX, chapitre XV), l'esclavage est en effet perçu comme la sanction divine d'une faute, collective ou individuelle » Olivier Pétré-Grenouilleau 2004, p. 68
  • Edouard Biot, De l'abolition de l'esclavage ancien en Occident [archive], Paris, 1840

Elie DOMOTA à propos des attentats de PARIS



L’UGTG condamne avec la plus grande fermeté le carnage perpétré à Paris le 13 novembre dernier mais ne participera à aucune union sacrée ni avec l’Etat colonial français, ni avec ses valets locaux ni avec le patronat.

Une fois de plus, ce sont les travailleurs, des victimes innocentes qui sont frappées par la barbarie.

Nous, Travailleurs et Peuple de Guadeloupe, savons ce qu’est la barbarie pour avoir été frappés à de nombreuses reprises par le terrorisme d’état.

Sonjé les 300 guadeloupéens décapités par le général Richepanse sur la place de la victoire en 1802. Plus près de nous, la centaine de personnes massacrées par les militaires français en mai 1967, etc….

L’UGTG adresse sa solidarité aux Travailleurs et au Peuple français. Et déclare que :

  • DAESH est le fruit de la guerre en Libye, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Centrafrique, au Mali, organisée par les puissances occidentales au service des multinationales et du grand capital international ;
  • Cette barbarie est la conséquence de la déstabilisation de ces nations orchestrée par les grandes puissances dans le but de piller les ressources naturelles et asservir les peuples ;
  • Cette barbarie est la résultante de la dislocation des nations et des peuples laissant place au chaos, laissant place à des pays sans gouvernement, sans institution, livrés à des groupes armés financés et équipés par les grandes puissances au rang desquels la France, les USA, la Grande-Bretagne, la Russie notamment.
  • Pour combattre la barbarie, il faut avant tout œuvrer pour la paix et la souveraineté des nations et non pour la guerre comme le font les grandes puissances toupatou si latè.
  • Le combat pour la paix passe inexorablement par la défense des libertés fondamentales, par la défense des syndicats et du droit du travail, protecteur des salariés, sans cesse attaqué par le patronat et l’Etat ;
  • Le combat pour la paix passe inexorablement par la défense des libertés syndicales sans cesse bafouées et qui le seront encore plus dans le cadre de l’état d’urgence décrété en France et en Guadeloupe.
  • Le combat pour la paix passe inexorablement par la réussite scolaire et l’insertion professionnelle durable de nos enfants, par l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et du peuple pou timoun annou pa tonbé adan men a pon fanatik.

L’UGTG invite les Guadeloupéens à faire preuve de compassion et d’esprit critique en se demandant pourquoi les guerres s’invitent en France et pourquoi de jeunes français tirent sur d’autres français.


Le Sec. Gén. de l’UGTG

Elie DOMOTA


Lapwent, 17 Novanm 2015

mardi 24 novembre 2015

Quelle représentation se fait l’homme blanc de la femme noire ?



Après enquête le verdict tombe tranchant comme le coutelas. Une noire ne pèse sur la balance de la séduction que par les fantasmes qu’elle suscite, largement à cause des stéréotypes liés à sa couleur. Yann Le Bihan chercheur au laboratoire de psychologie sociale de l’EHESS à fait la constatation suivante :

« J’avais remarqué que la femme noire exerçait une certaine attraction sur les hommes blancs de mon entourage. Je voulais comprendre pourquoi. Ensuite savoir quelle était la représentation associé a cette attraction, en me focalisant sur deux aspects : la fonction de la représentation et le rôle qu’y jouait le statut social. »

Yann Le Bihan a employé pour ce faire plusieurs méthodes complémentaires : entretiens directs (association de mots), petites annonces piégées (même annonces avec 3 libellés différents dans 2 journaux au lectorat différent).

Introduire des variables a permis d’obtenir une base de comparaison et une grille d’analyse par rapport à la noire. Les résultats sont désespérants, car ils établissent d’une manière formelle que les idées reçues et les stéréotypes ont la vie dure. La femme noire apparaît comme une femme de second choix, vers qui l’homme blanc se tourne lorsque tout autre choix est épuisé.

La femme noire se réduit aux yeux du blanc à un pur fantasme sexuel. Elle est réduite à une série de clichés aussi négatifs les uns que les autres. Elle en prend pour la couleur de sa peau. Une tendance qui s’est amorcée dès la phase des entretiens directs. A son évocation, la quasi-totalité des hommes interrogés avaient associé instantanément des mots sexualité, volupté , sensualité etc. à la femme noire. Toutes les descriptions données par les hommes blancs furent exclusivement centrées sur le corps de la femme noire.

Quant aux petites annones, elles ont correspondu aux caractères sexuels de l’intérêt porté aux femmes noires. Sur les 3 annonces il y a eu 637 réponses : blonde 241 soit 41%, métisse 213 soit 33,4% et noire 163 soit 25,6%.

Le constat est le suivant : les hommes qui se sont intéressés à la femme noire sont loin de faire partie de la crème sociale ou de l’élite économique. Il s’agit ensuite d’hommes assez âgés par rapport à l’âge correspondant à celui de l’annonce ; en moyenne + de 43 à + de 50 ans présentant des stigmates ou des handicaps physiques limitant leur charme et leur pouvoir de séduction, enfin tout ce qui compromet de pouvoir séduire une jeune femme de 20 ans leur cadette.

Ce qui inversement signifie qu’une femme noire ne suscite pas l’intérêt d’un jeune homme blanc de même classe d’âge, de même niveau social et économiquement à l’aise.

Autre triste constat, la femme noire a eu plus de réponse d’homme économiquement inactif, au chômage avec une proportion de divorcés plus élevée. Egalement de provinciaux ayant un capital économique plus faible et un statut social plus bas que la moyenne. Certains ont même indiqué rechercher une femme solide pour les travaux des champs…

Sur les critères de relations sérieuses et du mariage, si les blondes et métisses ont bien reçu des réponses à caractère nuptial, la noire en revanche a croulé sous les indécences d’ordre sexuelles. Ce qui recoupe les entretiens directs au cours desquels elle était dépeinte comme voluptueuse, lubrique,sexuellement disponible etc.

Comment les hommes blancs sont-ils arrivés à associer systématiquement femme noire et sexualité, voir perversité ?

D’après Yann Le Bihan l’explication se trouverait dans le stéréotype que véhicule les noirs d’une manière plus générale. Si l’homme blanc fantasme sur la femme noire, la femme blanche peut aussi avoir la projection fantasmagorique de l’étalon noir. Car homme et femme noir dans ce stéréotype sont tous deux dotés d’une sexualité débridée. On peut définir cette attitude comme liés aux aspects négatifs que représentent les stéréotypies. Mais aussi de préjugés négatifs pré-définis non fondés et dévalorisants. Ce qui nous mène à une attitude discriminatoire et raciste.




Source : feobus.centerblog.net

lundi 23 novembre 2015

Les Signares, la minorité métisse matriarcale du Sénégal


Les signares (du portugais senhoras) sont les jeunes femmes métisses, issues du mariage de Portugais (puis de Français ou d'Anglais) avec des femmes wolofs et peules de la Petite-Côte du Sénégal, dans les comptoirs de Rufisque (Rufisco) au XVIIe siècle, puis de Gorée et finalement de Saint-Louis jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Signare : aquarelle de l'abbé David Boilat,
(extrait de son ouvrage Esquisses sénégalaises, 1853)

Histoire


Origine et évolution


Cette francisation du mot portugais senhora (dame) désigne à l'origine les femmes africaines qui, vivant en concubinage avec des Européens influents, acquièrent un rôle économique et un rang social élevé. Les signares semblent avoir existé depuis la fin du xve siècle dans les comptoirs portugais sur toute la côte occidentale entre le Sénégal et le cap des Palmes. Le terme s'applique ensuite à toute femme retirant une certaine notoriété soit de son métissage soit de son habileté de commerçante, souvent des deux à la fois.

Arrivés à la suite des navigateurs portugais, les lançados s'adaptent au mode de vie africain et engendrent les premières communautés métisses notamment aux escales de Rufisque, Portudal et Joal. Parmi ces aventuriers se trouvent des individus en délicatesse avec la justice mais aussi des personnes de confession juive refusant de se convertir au catholicisme.

Intérieur de signare (gravure de 1890)

L'arrivée de la France et de l'Angleterre, en transformant le Sénégal en zone de guerre, détruisit cette première micro-civilisation féminine de la petite côte et le système économique pacifique, qu'elles avaient su développer avec leurs familles wolof et peules et leurs pères portugais (souvent de confession israélite). Les signares émigrèrent de la petite côte du Sénégal vers les îles de Gorée et Saint-Louis au début du xviiie siècle pour se mettre à l'abri des guerres déclenchées par les Occidentaux entre les rois du Sénégal pour obtenir des esclaves en échange d'armes à feu, de poudre, de munitions, de verroteries et de pièces d'Indienne (morceaux de tissu importés d'Inde puis fabriqués à Rennes dans le cas de la France).

Par la suite les signares dédaignent le simple concubinage et développent, entre le xviiie siècle et le xixe siècle, une pratique de mariages à la mode du pays qui ressemble plus à l'application d'un droit coutumier africain ou musulman qu'aux préceptes matrimoniaux français. Les premières femmes à convoler ainsi viennent en majorité de la communauté des noirs catholiques affranchis ou des captifs domestiques*. Ces mariages durent habituellement le temps du séjour du mari et il arrive que la même femme épouse successivement les quatre ou cinq titulaires consécutifs d'une même fonction, devenant ainsi la « femme de l'emploi ». Non seulement le mari européen apporte des avantages matériels immédiats mais il laisse après son départ maison, esclaves et capital à faire fructifier dans le commerce. Ces mariages à durée limitée sont entérinés par les pouvoirs publics même après l'application du Code Civil en 1830.

La Signare de Gorée avec ses esclaves, gravure polychrome d'Adolphe d'Hastrel.
Musée de la Compagnie des Indes (Lorient)

Ils ne représentaient pas plus de 15 % du total des unions. Les signares étaient fortement attachées aux unions endogamiques entre métis (80 % des unions), seules capables de pérenniser leur culture et de préserver le capital accumulé de mère en fille sur plusieurs générations. Les mariages avec des Occidentaux étaient élitistes et avaient pour objet de construire en France et en Angleterre de puissants réseaux d'affaires familiales et de faire bénéficier leur communauté de la protection permanente de leurs parentés occidentales contre d'éventuels brutes envoyées à Gorée par les administrations de ces nations. Les Signares ne se mariaient donc jamais avec de simples matelots, mais avec des cadres bourgeois ou aristocrates français et anglais. Les signares ne sont pas issues du mariage de femmes africaines esclaves avec des Occidentaux mais bien d'unions libres entre femmes lébous ou wolofs parfois faisant partie de l'aristocratie et des Occidentaux. Une des nièces de la reine du Waalo Ndaté Yalla était d'ailleurs une signare.

Un bal de signares à Saint-Louis (gravure de 1890)

Les signares réussirent au cours de différentes périodes à résister aux gouverneurs et officiers fraîchement débarqués qui contestaient leur pouvoir et leurs privilèges. Grâce à leurs réseaux familiaux, elles arrivaient sans peine à atteindre les instances du pouvoir monarchique en France comme en Angleterre afin de contrecarrer toute décision déstabilisant leur mode de vie.

Ces rusées mulâtresses (métisses), appelées communément signares (qualificatif de rang et non pas de couleur), étaient réputées pour leur beauté envoûtante et leurs richesses, qu'elles firent fructifier habilement. Entre coquetterie quotidienne, fêtes dominicales et entretien de suites grouillantes de petites captives richement parées (esclaves sauvées de la traite négrière et intégrées aux maisons des signares), elles menèrent des vies de femmes fatales, cultivant à l'extrême la sensualité.

L'origine sociologique des signares de Gorée, n'est pas liée à la servitude (esclave) mais bien au contraire à des unions entre personnes libres ; l'affirmation ci-dessus est contraire aux résultats de recherches du professeur Jean Boulègue de l'EHESS (Paris) et aux actes notariés des Archives nationales de France. L'auteur a probablement confondu avec les signares de Saint-Louis du Sénégal qui elles sont en partie issues de cette strate sociologique comme l'atteste la thèse de Nathalie Reysse - Sorbonne Thèse de Doctorat 1982.

Quelques signares célèbres, leurs maris et leur descendance



Stanislas Jean de Boufflers, marquis de Remiencourt

Mary de Saint Jean de Gorée, épouse du Député Barthélémy Durand Valantin vers 1843
Barthélémy Durand Valantin (5 décembre 1806 - 1864),  

Bibliographie


  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Joseph Roger de Benoist, Abdoulaye Camara et Françoise Descamps, « Les signares : de la représentation à la réalité », dans Abdoulaye Camara & Joseph Roger de Benoist, Histoire de Gorée, Maisonneuve & Larose,‎ 2003
  • Joseph Roger de Benoist et Abdoulaye Camara, Gorée, Guide de l'île et du Musée historique, Publication du Musée historique, Dakar, avril 1993
  • Joseph Roger de Benoist, Abdoulaye Camara, F. Descamps, X. Ricou et J. Searing, Histoire de Gorée, Maisonneuve et Larose, 2003
  • Abdoulaye Camara, « Gorée : Passé, présent et futur » in Le Patrimoine culturel africain, Maisonneuve et Larose, 2001
  • Jean-Luc Angrand, Céleste ou le temps des Signares, Éditions Anne Pépin, 2006, essai.
  • Guillaume Vial, Les signares à Saint-Louis du Sénégal au XIXe siècle : étude critique d'une identité métisse, Université de Reims, 2 vol., Mémoire de maîtrise, 1997
  • Tita Mandeleau, Signare Anna, ou le voyage aux escales, Dakar, Nouvelles Éditions africaines du Sénégal, 1991roman. (ISBN 2723604373)

Film documentaire


1994 : Gorée, l'île des signares (Abdoulaye Camara, Florence Morillères, France, Neyrac Films, 26'


Les Britanniques ont envahi 90% des pays du monde

Les Britanniques viennent d’être sacrés champions toutes catégories de l’impérialisme. Les Romains, les Ottomans ou l’URSS font pâle figure à côté du bilan de l’Empire britannique: les Anglais auraient envahi 90% des pays du monde au cours de l’Histoire, rapporte The Telegraph.

Ce constat vient d’un nouveau livre écrit par un certain Stuart Laycock. Ce Britannique est allé dans tous les pays du monde, dans l’ordre alphabétique, afin d’y chercher des traces d’une présence militaire anglaise au cours de l’Histoire. Les résultats sont édifiants.

Seulement 22 pays, dont la plupart sont de petites puissances telles que le Luxembourg, la Suède, le Vatican ou encore Monaco, n’ont jamais eu de contacts militaires avec les armées de Sa Majesté. Même si la plupart des pays n’étaient pas des colonies britanniques officielles, elles sont tombées sous influence britannique de différentes manières, explique The Telegraph

«Le reste (des pays considérés comme envahis) a été inclus car les Britanniques y ont eu une forme de présence militaire –même passagère– soit par la force, la menace de la force, la négociation ou le paiement.»

The Telegraph remarque que les invasions de certains pays sont peu connues du grand public telles que celle de l’Islande en 1940 après que l’île (d’une grande importance stratégique car située entre les Etats-Unis et l’Europe) décide de rester neutre dans le conflit entre Alliés et Axe. Le Vietnam, traditionnellement associé aux Etats-Unis et dans une moindre mesure à la France, a également subit plusieurs incursions britanniques depuis le XVIIe siècle.

Devinez quelle nation à l’honneur d’avoir été la plus envahie par les Anglais? La France bien sûr. La France qui est d’ailleurs la seule autre nation selon Stuart Laycock qui pourrait arriver à un bilan impérial comparable.

La seule? Pas pour The Atlantic Wire qui, non sans une pointe de jalousie, remet en cause la méthode de l’auteur:

«L’auteur a pris quelques libertés avec la définition d’une invasion. Ou au moins, il la définit de manière très large (...) Les incursions de pirates britanniques, de corsaires ou d’explorateurs armés ont également été incluses, à condition qu’ils aient opéré avec l’accord de leur gouvernement.»

Le site américain tient à rappeler l’envergure de la présence américaine dans le monde, surtout si l’on utilise la même méthode que l’auteur:

«Dans ce cas, nous avons un bon candidat pour la deuxième place du prix de l’empire le plus important: les Etats-Unis (...) Mais si l’on colle au plus près à la méthode de Laycock, les données du Département de la Défense montrent que les Etats-Unis ont une présence militaire dans 153 pays dans le monde.»

Et de conclure:

«Les Britanniques ont donc envahi 90% des pays du monde et nous en avons envahi 80% (...) Nous allons juste laisser les Britanniques profiter de leur prix du plus gros empire. C’était marrant tant que ça durait, pas vrai?»

Source : http://www.telegraph.co.uk/

Le lourd passé colonial des pays scandinaves dont on ne parle jamais



Des historiens suédois ont rouvert le chapitre sombre de l'histoire coloniale scandinave.


Le chemin diplomatique entre la Scandinavie et l’Afrique est pavé de bonnes intentions. Il constitue, malgré de nombreuses embûches, une des voies prioritaires de l’aide au développement. Parmi les pays qui s’investissent sur la scène humanitaire, la Suède et la Norvège figurent comme les plus volontaristes. Un sacerdoce qui traduit le progressisme des sociétés du nord de l'Europe et leur inclination à agir sur les territoires africains les plus instables. 

Mais le rapport entre les deux régions est bien loin d’être aussi vertueux qu’il n’y paraît. D’une part parce que les conséquences effectives de l’aide humanitaire dans les zones en crise du continent africain sont contrastées; d’autre part, car l’histoire de la Suède et de la Norvège est faite de colonisation et d’esclavage. 

Longtemps, les pays scandinaves ont occulté ce passé si dérangeant, polissant leur image de nations tolérantes en lutte constante contre l’oppression. Tout au plus, Stockholm et Oslo concédaient que leur histoire reflétait parfois une bien terne neutralité. Mais le miroir était déformant.

La Suède a la mémoire sélective: depuis les années 1950, plus aucun travail de recherche n’avait été mené sur le commerce des esclaves indique Africaisacountry. Une incongruité au regard de sa position centrale dans le commerce triangulaire. Certes, les navires partaient plus souvent de Grande-Bretagne ou de France, mais les chaînes en acier ou les barres de fer étaient fournies par le Royaume de Suède.

Les scandinaves se lancèrent aussi un temps dans la conquête du Nouveau Monde. Ils constituèrent des comptoirs dans les Antilles, mais également en Côte d’Or (actuel Ghana) avant de les revendre aux détenteurs des grands empires coloniaux. Pour l’historien Fredrik Thomasson, les Suédois ne faisaient pas preuve de plus d’humanisme que les autres:

«Je ne vois aucune différence entre la façon avec laquelle les esclaves étaient traités dans les colonies suédoises d’avec celle des autres colonies. La loi appliquée n’était pas celle en vigueur en métropole.»

Une réalité que le chercheur fut bien en peine de découvrir. Les archives nationales ne faisaient pas mention de la traite négrière dans les colonies suédoises et Thomasson dut se reporter sur des documents français. David Nilsson connut les mêmes difficultés: la participation de la Suède à la conférence de Berlin (novembre 1884 à février 1885) était complètement absente des ouvrages académiques suédois.

Pourtant, tous les pays scandinaves se rendirent dans la capitale allemande, afin de prendre part au «partage de l’Afrique». Chacun avait des intérêts stratégiques à défendre. En qui concerne la Suède, David Nilsson considère qu’ils étaient de quatre ordres: 

«Premièrement, la Suède avait peur d’être mise de côté, elle voulait s’assurer de jouer un rôle dans le concert des nations. Deuxièmement, elle voulait permettre à sa flotte commerciale, la deuxième au monde, d’avoir accès à l’Etat libre du Congo. Troisièmement, elle souscrivait à l’idée de propager la civilisation, qui était explicitement mentionnée dans les médias à l’époque. Et Quatrièmement, cela correspondait au désir du roi Oscar d’entretenir une relation plus étroite avec l’Allemagne.»

Même si les pays scandinaves furent des acteurs marginaux du colonialisme, la redécouverte de ce noir passé témoigne, pour l’historien Gunlög Fur, de la modestie qu’induit une plus grande coopération internationale. Fredrik Thomasson lui, penche pour une option plus cynique:

«Je pense que le climat intellectuel actuel correspond à un désir de faire partie de l’auto-flagellation postcoloniale. A moins d’avoir une faute coloniale à expier vous ne pouvez prétendre faire partie du camp des grandes puissances.»

Source : Africaisacountry

Une base de données recense 46 000 anciens propriétaires d'esclaves en Grande Bretagne



«Bureau de protection des esclaves», Richard Bridgens, 1838

Lorsque l'esclavage a été aboli dans les colonies britanniques en 1833, 46.000 Britanniques étaient propriétaires d'esclaves, selon le décompte de deux professeurs de l'University College London. Dans la base de données mise en ligne par les historiens, on retrouve notamment des ancêtres du premier ministre David Cameron, de l'acteur Benedict Cumberbatch et de l'écrivain George Orwell, rapporte The Guardian.

Les archives utilisées viennent du Comité sur la compensation des propriétaires d'esclaves (Slave Compensation Commission), qui a mis en oeuvre le dédommagement financier de tous ces esclavagistes ayant perdu leurs biens, c'est-à-dire les 800.000 Africains qui ont été libéré à l'abolition. En tout, les propriétaires ont reçu 20 millions de livres de l'époque, soit un équivalent de 16 milliards de livres actuelles... Cette somme représentait 40% des dépenses du gouvernement en 1834! Il s'agit du deuxième plus gros sauvetage financier de l'histoire du pays, après le renflouement des banques en 2009.

Pour chaque propriétaire, la base de données en ligne permet de savoir combien d'esclaves il avait, où ces esclaves travaillaient, ainsi que le montant de la compensation financière reçue après l'abolition. Les esclaves eux, n'ont pas reçu de dédommagements. Au contraire, ils ont été forcés de travailler gratuitement pour leurs anciens maîtres 45 heures par semaine pendant quatre ans après l'abolition.

Les archives dont ces informations sont tirées n'étaient pas secrètes, mais ce n'est qu'en 2010 que les historiens Catherine Hall et Nick Draper ont commencé à les analyser.

Dans le Guardian, l'historien David Olusoga, qui a réalisé un documentaire sur ces propriétaires d'esclaves qui sera diffusé sur la BBC le 15 juillet, rappelle qu'en Grande Bretagne, l'histoire de l'esclavage est souvent passée sous silence: 

«Alors que les plantations de coton du sud des Etats-Unis étaient établies sur le sol même du pays, l'esclavage britannique a eu lieu à 5.000 km, dans les Caraïbes. Cette distance géographique a permis à l'esclavage de disparaître de l'histoire britannique.»

Or l'une des surprises révélées par la base de données est que posséder des esclaves n'était pas seulement réservé à l'élite. De nombreux membres des classes moyennes avaient aussi quelques esclaves. Ils ne possédaient pas de terre mais louaient leurs esclaves aux propriétaires terriens.

Source : http://www.slate.fr/

dimanche 22 novembre 2015

Le "concept de déité" par le Dr John Henrik Clarke.






"Pour maintenir un peuple dans l'oppression vous devez d'abord le convaincre qu'il est censé être opprimé.
Lorsque l'européen vient dans un pays, la première chose qu'il fait c'est de rire de votre Dieu et de votre concept de Dieu. Et la chose suivante c'est de vous faire rire de votre propre concept de Dieu. Alors, il n'a pas besoin de vous construire de prisons, parce qu'il vous tient dans une prison plus contraignante que le fer.
Chaque fois que vous changez votre propre concept de Dieu, vous n'êtes plus un homme libre. Nul besoin de d'enchaîner votre corps, parce que les chaînes sont dans votre esprit.
Chaque fois que quelqu'un dit que votre Dieu est laid et que vous abandonnez votre Dieu et rejoignez leur Dieu, il n'y a pas d'espoir pour votre liberté tant que vous ne croirez pas de nouveau en votre propre concept de «déité».
Et voilà comment nous sommes piégés. Nous avons été éduqués à croire le concept de déité de quelqu'un d'autre, et la norme de beauté de quelqu'un d'autre. Vous avez le droit de pratiquer la religion et la politique d'une manière qui convient le mieux à votre liberté, à votre dignité et à votre compréhension. Et une fois que vous faites cela, ne vous excusez pas. 
Tout ce que l'esprit européen n'a jamais conçu l'a été pour faciliter leur domination monde. Tout ce que vous prenez d'Europe, vous allez l'utiliser pour vous-même, et l'adaptez pour qu'il vous convienne.  
Où nous sommes-nous trompés en matière d'éducation? Après la guerre civile, durant la période appelée la reconstruction, une période de pseudo-démocratie, nous avons commencé à avoir nos propres institutions, nos propres écoles. Nous n'avions pas de modèle d'école... notre propre modèle d'école. Nous avons donc commencé à imiter les écoles blanches.
Notre église était une imitation de l'église blanche. Tout ce que nous avons fait c'est de modifier le vieux piège. Nous n'avons pas modifié les idées, nous sommes devenus plus à l'aise avec le piège. Nous n'avons pas modifié les idées, nous avons changé certains concepts, mais les idées sont restées les mêmes. Ainsi, la mauvaise éducation qui nous a donné une mentalité d'esclave a été modifié. Mais elle est restée essentiellement la même."



~ Dr John Henrik Clarke


Traduction de Franswa Makandal

La nourriture comme arme, par le docteur Amos Wilson



La dépendance de beaucoup de nations africaines à la distribution de la nourriture occidentale signifie que l'Occident peut utiliser la nourriture comme une arme ultime pour maintenir sa domination de Afrique. Cette situation a incité la CIA à publier, en 1974 une étude intitulée "Potential Implications of Trends in World Population, Food Production, and Climate" [Implications potentielles des tendances dans la population mondiale, la production alimentaire, et le climat, ndlr] dans laquelle il laisse entendre que la dépendance mondiale croissante aux excédents américains laisse présager une augmentation de la puissance et de l'influence américaine, en particulier vis-à-vis des pays pauvres en déficit vivrier ... Les mauvaises années, lorsque les États-Unis ne pouvaient pas répondre à la demande alimentaire de la plupart des prétendus importateurs, Washington allait acquérir un pouvoir de vie et de mort virtuelle sur des multitudes de personnes dans le besoin. Sans avoir à se livrer à un chantage dans tous les sens, les Etats-Unis gagnent une extraordinaire influence politique et économique. 

Les Etats-Unis et leurs alliés européens ont truqué les règles du commerce et des affaires de telle sorte qu'ils gagnent tous les paris. Ces règles visent à exclure, par la manipulation des droits de douane et des quotas, les produits manufacturés d’Afrique, et par conséquent, contribuent à maintenir sa dépendance par rapport aux produits primaires pour la grande majorité de ses exportations. En somme, les «monocultures» d'ingénierie européenne d'Afrique les rendent très vulnérables à la baisse continue et non-anarchique des prix des matières premières. Autrement dit, la dépendance économique de nombreux pays africains par rapport à la vente d'un ou de quelques produits de base aux pays industrialisés, les rend vulnérables aux prix que les nations décident de payer pour de tels produits. Et ces prix sont souvent conçus en faveur de ces pays acheteurs et non par les forces du marché comme on nous le dit souvent . Par conséquent, le solde tant vantée des déficits de paiement de nations africaines sont souvent conçus par l'Occident qui, tout en augmentant les prix de ses exportations vers l'Afrique, abaisse simultanément les prix qu'il paie pour les exportations africaines".

~ Amos N. Wilson "Blueprint for Black Power: A Moral, Political and Economic Imperative for the Twenty-First Century" page 380 


Traduit par Franswa Makandal

vendredi 20 novembre 2015

Ganga Zumba, le premier des leaders du Quilombo dos Palmares

Guerrier afro-brésilienne de la même période de Ganga Zumba
Ganga Zumba fut le premier des leaders du Quilombo dos Palmares, ou l'Angola Janga, dans l'état actuel de l'Alagoas au Brésil. Zumba fut un esclave qui  s'échappa d'une plantation de sucre et qui assuma son destin en tant qu'héritier du royaume de palmarès ainsi que le titre  de Ganga Zumba. Bien que certains documents portugais lui donnent le nom de Ganga Zumba (ce nom est aujourd'hui largement utilisée), d'autres traduisent son nom par «Grand Seigneur», ce qui n'est probablement pas correcte. Cependant, une lettre lui étant adressée par le gouverneur de Pernambuco en 1678 et se trouvant désormais dans les archives de l'Université de Coimbra, l'appelle "Ganazumba", qui est une meilleure traduction de «Grand Seigneur» (en Kimbundu).

On prétend que Ganga fut le fils de la princesse Aqualtune. Fille d'un roi inconnu du Kongo. Elle a dirigea un bataillon lors de la bataille d'ambuila. Les Portugais gagnèrent la bataille tuant 5000 hommes et capturèrent le roi, ses deux fils, ses deux neveux, quatre gouverneurs, divers fonctionnaires judiciaires, 95 détenteurs de titres et 400 autres nobles. qui furent embarqués sur des navires négriers et vendus comme esclaves dans les Amériques. Il est très probable que Ganga fut parmi les nobles. Le sort du reste d'entre eux est inconnue. On pense que certains furent envoyés en Amérique espagnole, mais Ganga Zumba son frère Zona et sa soeur Sabina (mère de Zumbi dos Palmares son neveu et successeur) furent faits esclaves sur la plantation de Santa Rita dans la Capitainerie portugaise de Pernambuco dans ce qui est maintenant au nord-est du Brésil une province portugaise, à l'époque contrôlée par les hollandais et d'où ils s'enfuirent pour Palmares.

Un quilombo ou mocambo était un refuge d'esclaves en fuite, déportés au Brésil principalement depuis l'Angola, qui échappèrent à leur servitude fuyant vers l'intérieur du Brésil dans la région montagneuse de Pernambuco. Comme leur nombre augmenta, ils formèrent des colonies de Marron, appelés mocambos.

Quilombo dos Palmares
Peu à peu, autant les dix mocambos distincts qui s'étaient originellement formé, fusionnèrent  finalement en une confédération appelée le Quilombo de Palmares, ou l'Angola Janga, sous l'autorité d'un roi, Ganga Zumba ou Ganazumba, qui fut probablement élu par les dirigeants des différents mocambos constitutifs. Ganga Zumba, qui dirigeait le plus grand des villages, Cerro dos Macacos, présidait le conseil des chef de mocambos et était considéré comme le roi de Palmares. Les neuf autres agglomérations étaient dirigés par des frères, fils ou neveux de Gunga Zumba. Zumbi était le chef d'une communauté et de son frère, Andalaquituche, en dirigeait une autre.


zumbi dos palmares, neveu de Ganga Zumba

Dans les années 1670, Ganga Zumba avait un palais, trois épouses, des gardes, des ministres, et des sujets dévoués à son enceinte royale appelée Macaco. Le terme Macaco vient du nom d'un animal (un singe) qui fut tué sur le site. Le enceinte était composée de 1500 maisons qui abritait sa famille, ses gardes, et des fonctionnaires, qui furent tous considérés comme la royauté. Le peuple lui donna le respect d'un monarque et l'honneur d'un Seigneur. 

En 1678 Zumba accepta un traité de paix offert par le gouverneur portugais de Pernambuco, qui exigeait que les Palmarinos déménagent dans la Vallée de Cucaú . Le traité fut contestée par Zumbi, un des neveux de Ganga Zumba, qui mena une révolte contre lui. Dans la confusion qui suivit, Ganga Zumba fut empoisonné, probablement par un de ses propres parents pour avoir voulu traiter avec les Portugais. Beaucoup de ses disciples qui avait déménagé à la vallée Cucaú furent re-asservir par les Portugais. La résistance aux Portugais continua ensuite sous le règne de Zumbi.

Le film brésilien Ganga Zumba fut réalisé 1963, mais ne sorti en 1972 parce qu'il y avait un coup d'Etat militaire au Brésil en 1964, et les films sur les révolutions, même ceux qui se déroulaient au 17ème siècle, étaient considérés comme politiquement dangereux. Le film est basé sur le roman de João Felício dos Santo, et se concentre sur un esclave noir qui finit à Palmares. Le film parle de la libération des Noirs et maintient une perspective raciale noir.






Bibliographie



  • Ganga Zumba, 1963, film by Carlos Diegues
  • Quilombo, 1984, film by Carlos Diegues au sujet de Palmares, ASIN B0009WIE8E
  • Robert Stam, Slow Fade to Afro: The Black Presence in Brazilian Cinema, Film Quarterly, Vol. 36, No. 2. (Winter, 1982–1983), pp. 16–32. Stable URL
  • R. K. Kent, Palmares: An African State in Brazil, The Journal of African History, Vol. 6, No. 2. (1965), pp. 161–175. Stable URL
  • Irene Diggs, Zumbi and the Republic of Os Palmares, Phylon (1940–1956), Vol. 14, No. 1. (1st Qtr., 1953), pp. 62–70. Stable URL

Traduction de Franswa Makandal