lundi 9 novembre 2015

La guerre ou la rébellion de Tacky



La guerre ou la rébellion de Tacky, fut un soulèvement d'esclaves noirs africains qui eut lieu à la Jamaïque entre mai et Juillet 1760. Ce fut la rébellion d'esclaves la plus importante des Caraïbes entre l'insurrection des esclaves de St. John en 1733  et la Révolution haïtienne de 1791 .

Planification


Le chef de la rébellion, Tacky (Takyi), était originaire de l'ethnie Ashanti en Afrique de l'Ouest (comme l'étaient la plupart des esclaves dans St.Mary) et avait été un chef suprême Asanteman (dans la région Ashanti du Ghana actuel ) avant d'être réduits en esclavage. La reine Nanny ou Nana, et lui avaient prévu de prendre le contrôle de la Jamaïque sous domination britanique pour en faire un état noir indépendant.

La position de contremaître de Tacky sur la  plantation Frontier lui donna l'occasion d'élaborer un plan simple mais efficace pour gagner sa liberté et pour obtenir facilement la confiance de ses disciples, que se soit sur la plantation Frontier et Trinity voisine. Les conspirateurs décidèrent d'attendre jusqu'au dimanche de Pâques pour avoir l'élément de surprise.

La rébellion


Un peu avant l'aube, le lundi, Tacky et ses partisans démarrèrent la révolte et prirent facilement le contrôle des plantations en tuant leurs maîtres. Fort de leur succès facile, ils prirent la direction de la réserve de Fort Haldane où les munitions pour défendre la ville de Port Maria étaient gardées. Après avoir tué le magasinier, Tacky et ses hommes volèrent près de 4 barils de poudre et 40 armes à feu et des balles, avant de se mettre en marche sur pour envahir les plantations de Heywood Hall et d'Esher.

A l'aube, des centaines d'autres esclaves avaient rejoint Tacky et ses disciples. À Ballard's Valley, les rebelles s’arrêtèrent pour se réjouir de leur succès. Un esclave de la plantation Esher décida de se dérober et de sonner l'alarme. Les Obeah circulèrent rapidement autour du camp pour distribuer une poudre qui selon eux permettrait de protéger les hommes contre les blessures au combat et proclamèrent haut et fort que les Obeah ne pouvaient pas être tués. La confiance était élevé.

Bientôt, il y eut entre 70 et 80 miliciens montés sur leur chemin avec quelques Marrons de Scott Hall, qui étaient liés par un traité pour supprimer ces rébellions. Lorsque la milice apprit la fanfaronnade selon laquelle les Obeah ne pouvaient pas être tués, un Obeah fut capturé, tué et pendu avec son masque, ornements de dents et d'os et de plumes à un endroit bien visible  depuis le campement des rebelles. Beaucoup des rebelles, la confiance ébranlée, retournèrent à leurs plantations. Tacky et quelques 25 hommes décidèrent de continuer à se battre.

Tacky et ses hommes se réfugièrent dans les bois étant pourchassé par les Maroons et leur légendaire tireur d’élite, Davy. Tout en courant à pleine vitesse, Davy abattît Tacky d'une balle et lui coupa la tête comme preuve de son exploit, pour lequel il fut richement récompensé. La tête de Tacky fut ensuite exposée sur un poteau à Spanish Town jusqu'à ce qu'un disciple ne la décroche au milieu de la nuit. Le reste des hommes de Tacky fut trouvés dans une grotte près de Tacky Falls, suicidé plutôt que de revenir à l'esclavage. [1]à pleine vitesse, Davy tiré Tacky et lui coupa la tête comme une preuve de son exploit, pour lequel il serait richement récompensé. La tête de Tacky a ensuite été affiché sur un poteau à Spanish Town jusqu'à un disciple la prit en panne au milieu de la nuit. Le reste des hommes de Tacky furent retrouvés dans une grotte près de Tacky Falls, et se suicidèrent plutôt que de redevenir esclaves.


Conséquences




La rébellion ne se termine pas ici, d'autres rébellions éclatèrent partout dans la Jamaïque, dont beaucoup furent à tort ou à raison attribuée à la stratégie et à la ruse Tacky. Il fallut plusieurs mois pour que la "paix" ne soit restaurée. Plus de 60 blancs perdirent la vie, ainsi que quelque 400 esclaves noirs, y compris les deux meneurs qui furent brûlés vifs et deux autres qui furent suspendus dans des cages de fer dans la région de Kingston Parade, jusqu'à ce qu'ils ne meurent de faim. 

Le Tacky Monument à Claude Stuart Park peut être visité à Port Maria, St. Mary. Tacky Falls est accessible par la mer, mais la voie terrestre est considéré par les habitants étant trop difficile d’accès. Les chutes d'eau ont diminué au fil des ans et des roches érodées en grande partie marquent le chemin. L'emplacement exact de la grotte où les restes des hommes de Tacky furent trouvés n'est pas connus. 





La rébellion de Tacky fut, comme beaucoup d'autres révoltes d'esclaves, maîtrisée rapidement et sans pitié par les autorités coloniales. Les planteurs punirent sévèrement les esclaves rebelles. D'autres esclaves eurent vent de la révolte de Tacky, et s'en inspirèrent pour semer des troubles et le désordre dans toute l'île. Il fallut aux forces locales quelques semaines pour rétablir l'ordre.


Akua, "Reine de Kingston"


Vers le début de la rébellion, on découvrit que les esclaves de Kingston avaient élu une esclave nommée Ashanti Cubah (une fausse appellation britannique du nom Akan "Akua") au rang de «Reine de Kingston». Cubah (Akua) trônait sous un auvent lors de leurs réunions, vêtue d'une robe et une couronne. On ne sait pas si il y avait une communication directe entre les sujets de Cubah et les disciples Tacky de mais une fois découverte, elle fut condamnée à être déporté de l'île pour complot en vue de se rebeller. En mer, elle soudoya le capitaine du navire  pour qu'il la débarque à terre dans l'ouest de la Jamaïque où elle rejoignit les rebelles de la côte sous le vent et y resta pendant des mois. Une fois capturé, elle fut exécutée.


lectures complémentaires


  • Rodriguez, Junius P., ed. (2006), Encyclopedia of Slave Resistance and Rebellion., Westport, CT: Greenwood
  • Burnard, Trevor (2004), Mastery, Tyranny and Desire: Thomas Thistlewood and His Slaves in the Anglo-Jamaican World, Chapel Hill, NC: University of North Carolina Press, pp. 170–2, ISBN 0-8078-5525-1
  • Brown, Vincent (2013), Slave Revolt in Jamaica, 1760-1761: A Cartographic Narrative, Axis Maps

Sources :


  • "Jamaican Culture". Jamaicans.com. 2014-06-20. Retrieved 2015-04-16.
  • Craton, Michael. Testing the Chains. Cornell University Press, 1982, p. 132


Traductiion de Franswa Makandal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire