lundi 30 juin 2014

Les familles désunies sont anormales !!!


Nous ne connaîtrons jamais le progrès en tant que communauté tant que nous ne prendrons pas soin nos familles. 

La famille est l'élément de base, par excellence, de la fondation d'une communauté, d'une société ou d'une civilisation.

  • La famille est le premier gouvernement. 
  • La famille est la première société. 
  • La famille est la première banque. 
  • La famille est la première économie et le premier marché. 

Il n'y aura pas d'élévation économique pour les afrodescendants, si la famille unie, structurée et forte ne devient pas la norme. Si nous n'avez pas de famille unie, structurée et forte, nous n'avons rien !!!


Si nous voulons une véritable émancipation communautaire, nous devons commencer par prendre soin de nos familles !!!




~ Franswa MAKANDAL

jeudi 26 juin 2014

"AFRICAN LOVE" par le Dr Amos WILSON





L'amour et la sexualité sont intimement liés car ils conduisent au maintien et à la reproduction de l'espèce. L'AMOUR implique la préservation de soi et du groupe. Si vous aimez votre corps, que vous vous aimez , que vous aimez votre homme ou votre femme, que vous aimez votre famille, que vous aimez votre peuple, que vous aimez votre communauté, vous désirez et œuvrez pour les voir grandir et se développer. La vie, c'est la croissance, le développement, la transcendance, la mise en valeur, l'épanouissement de ses talents. Le petit bébé né plein de potentiel! Il est né en ne faisant que quelques centimètres de long, mais il a le potentiel de croissance de plusieurs pieds. Il est né avec un certain niveau d'activité mentale et pourtant il y a un potentiel pour de grands types de croissance et de développement intellectuels, psychologiques, sociaux. L'AMOUR permettrait à ce potentiel de s'exprimer et de se réaliser lui-même.

L'amour c'est un élément de la croissance, du développement et de l'amélioration, orientée vers la survie, la protection, la libération, la liberté, la découverte, la bonté, la guérison, la reconstruction et l'exaltation. L'amour a sa propre nature élevée, sa propre euphorie. Lorsque vous êtes aimés par votre famille et la communauté et que vous aimez votre famille et la communauté, lorsque votre famille et la communauté vous permettent de vous cultiver, de vous développer et de réaliser votre potentiel, vous faites la même chose en retour, lorsque vous pouvez vous asseoir et n'avez pas peur de marcher dans les rues de votre communauté, n'avez pas peur de parler et de dire bonjour aux gens dans les rues de votre communauté, lorsque vous pouvez avoir une conversation décente sans avoir le sentiment que vous avez à manipuler quelqu'un ou que quelqu'un vous manipule, il y a là de la beauté et de EUPHORIE! C'est une tendance à sourire, à être heureux, libre, honnête et ouvert!

C'est ce que l'amour produit lorsqu'il fonctionne honnêtement au sein d'une communauté. L'amour vous emmène au-delà de vous-même, vous transcende. Vous briller et les gens ramassent votre éclat, de sorte que votre amour devient contagieux et les gens le réfléchissent en retour sur vous lorsque vous le réfléchissez sur eux. Par conséquent, vous vous sentez bien et c'est merveilleux pour danser, chanter, jouer, blaguer et même être un peu "idiot" parfois avec les gens qui vous aiment. L'amour vous fait briller dans la santé et le bonheur et c'est un beau genre d'expérience qui vous donne naturellement envie de rester avec votre peuple, naturellement envie d'être proche de votre communauté et, naturellement envie d'être une partie de son avancement. L'amour qui existe alors au sein d'une communauté, est l'élément qui grandit, développe et renforce cette communauté. C'est ce que l'amour véritable produit.


~ Traduit par Franswa MAKANDAL

mardi 24 juin 2014

Les inepties des "nègres de maison" lobotomisés me fatigue...



En tant qu'afrodescendant essayant d'apporter une certaine conscience (culturelle, historique, politique,etc) à ma communauté, j'en arrive à un point où j'ai de plus en plus de mal à croire certaines "merde" qui sortent de la bouche des membre de ma propre communauté. Je suis taxé de raciste, fasciste, nazi noir, d'enseignant de la haine, et de tout un tas de sottise relavant du niveau zéro de la réflexion. Souvent ils s'agit pour ses individus de défendre becs et ongles le "maître" et ses enseignements. Je ne peu même pas dire que mes soeurs afro sont belles ou rappelez le passé glorieux des afrodescendants. 

J'aurai pu comprendre que les membres d'autre communauté (blanche, maghrébine, etc) manifestent leur vifs désaccords avec mes propos, mais la réalité est que l'opposition la plus virulente provient quasi exclusivement des membres de ma propre communauté. 

Le travail de lavage de cerveau du "maître" est efficace et le niveau de patience qu'il faut avoir pour faire face à cette situation aberrante est colossal. Malcolm X disait que ce n'était pas les choses que les blancs lui disais qui le tourmenté, mes les réactions des siens. 

Jours après jours je comprends mieux la réalité du combat qui est le mien et ne m'étonne plus de savoir que la majorité des mouvements historique afro furent saboté par certains "Nègre de maison". 

Nous ne pouvons (et ne voulons) pas tous être sauvés. C'est malheureux, mais c'est comme ça !!!


~ Franswa MAKANDAL



mercredi 18 juin 2014

Hommage à la femme Afro



Les plus belles et précieuses femmes de la terre sont les femmes Afro car elles possèdent la mélanine qui est la source d'énergie et de beauté leur donnant leur magnifique couleur noire (et toute ses nuances), leurs splendides cheveux crépus, et leur corps sublime. La femme Afro est incontestablement la plus belle être femme sur terre. Pas étonnant qu'elle soit la mère de l'humanité et de la civilisation.

Les femmes Afro sont nos plus puissants alliés pour l'édification d'une famille forte, saine et heureuse.

Les couples Afro devraient être axés sur des valeurs constructives prioritaires pour améliorer leur communauté, parce qu'ils sont les premiers enfants que Dieu a choisis.

Hommes et femmes Afro, nous devrions nous focaliser à passer plus de temps à travailler ensemble comme de vrais coéquipiers plutôt de d'agir l'un contre l'autre. La femme Afro devrait exposer ses valeurs intellectuelles avant sa beauté physique pour attirer un vrai homme afro.

~ Franswa MAKANDAL

Kanga Moussa : le dixième « Mansa » de l'empire du Mali



Mansa Moussa ou Kankou Moussa est le dixième « mansa » (roi des gugu) de l'empire du Mali de 1312 à 1332 ou 1337. Lors de son ascension sur le trône, l'empire du Mali est constitué de territoires ayant appartenu à l'empire du Ghana et à Melle (Mali) ainsi que les zones environnantes. Moussa porte de nombreux titres, émir de Melle, seigneur des mines de Wangara, ou conquérant de Ghanata, Fouta-Djalon et, d'au moins une douzaine d'autres régions. Il porte l’Empire du Mali à son apogée, du Fouta-Djalon à Agadez et sur les anciens empires du Ghana et des Songhaï. Il établit des relations diplomatiques suivies avec le Portugal, le Maroc, la Tunisie et l’Égypte. Son règne correspond à l'âge d'or de l'empire malien. Il est considéré comme l'un des hommes les plus riches de l'Histoire, sa fortune étant estimée à 400 milliards de dollars5 ou 310 milliards d'euros actuels.

Kanga Moussa signifie « Moussa, fils de Kankou hamidou » en référence à sa mère les mandingues était a cette époque une société matriarcale, d'autres variantes de ce nom sont Kankou Moussa et Kankan Moussa. Il est la plupart du temps désigné sous le nom de Mansa Moussa dans les textes historiques européens et dans la littérature. D'autres variantes de son nom telles que Mali-koy Kankan Moussa, Gonga Moussa et le « lion du Mali » existent.

Faute de sources écrites locales, les éléments historiques dont nous disposons sur l'empire du Mali proviennent des écrits des savants arabes ayant voyagé et séjourné dans le Sahel, Al-Umari, Abu-sa'id Uthman ad-Dukkali, Ibn Khaldoun, et Ibn Battuta. Selon l'histoire des dynasties maliennes que trace Ibn-Khaldoun, le grand-père de Kanga Moussa est Abou-Bakr (soit probablement Bakari ou Bogari au Mali), un frère de Soundiata Keïta, le fondateur de l'empire du Mali selon les traditions orales. Abou-Bakr ne montera pas sur le trône, et son fils, Faga leye, le père de Kanga Moussa n'a aucune espèce d'importance dans l'histoire du Mali.

Kanga Moussa parvient au pouvoir grâce à la pratique voulant que le roi nomme un représentant lors de son pèlerinage à la Mecque puis en fasse son dauphin. Ainsi Moussa est choisi en tant que représentant, puis prend le pouvoir. Son fils, Mansa Magha deviendra aussi roi du Mali grâce à cette tradition.

Le pèlerinage à la Mecque de Kanga Moussa le rendit célèbre en Afrique du Nord et dans le Proche-Orient. Il part pour l'Arabie en 1324, sa suite comprend 60 000 hommes, 12 000 esclaves, des hérauts vêtus de soie et porteurs de bâtons d'or s'occupent des chevaux et des sacs. Moussa fournit tout ce dont a besoin la procession, fournissant nourriture aux hommes et aux animaux. Au sein de la caravane se trouvent aussi, selon certains récits, 80 dromadaires portant entre 50 et 300 livres d'or en poudre chacun (le Mali ignorait la monnaie). Dans chaque ville qu'il traverse, Moussa offre ses richesses. Il est aussi indiqué qu'il construit une nouvelle mosquée chaque vendredi, quelle que soit la localité où il s'arrête ce jour-là.

Plusieurs témoins directs rendent compte de son voyage. Ils sont tous impressionnés par la richesse du souverain et par l'importance de sa suite, dont le souvenir est rapporté dans de multiples sources. Sa rencontre avec le sultan mamelouk An-Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn en Égypte en juillet 1324 est documentée.

Cependant, la générosité de Moussa provoque des effets secondaires dévastateurs, ruinant l'économie des régions qu'il traverse. Au Caire, à Médine et à La Mecque, l'afflux soudain d'or provoque une dévaluation de ce métal qui durera pendant dix ans. Le prix des biens de consommation connaît une forte inflation, le marché tentant de s'adapter à l'afflux de richesses accompagnant la venue du roi malien. Afin de rectifier le cours de l'or, Moussa emprunte à haut intérêt tout l'or qu'il peut emporter aux prêteurs du Caire. C'est la seule fois dans l'histoire qu'un homme contrôle directement le prix de l'or du bassin méditerranéen

Lors de son long voyage de retour depuis la Mecque en 1325, Moussa apprend que son armée avec à sa tête le général Sagamandia a repris Gao, en pays Songhaï. Cette ville avait fait partie de l'empire avant même le règne de Sakoura et constitue à cette époque un important centre commercial bien que ses tendances rebelles soient notoires. Moussa fait un détour par la ville où il reçoit en otages les deux fils du dia songhaï Yasibo, Ali Kolen et Souleyman Nar. Il revient ensuite à Niani avec les deux garçons et les fait éduquer à sa cour.

Moussa fait construire de nombreuses mosquées et madrasas à Tombouctou et à Gao, son œuvre la plus connue restant la médersa de Sankoré. À Niani, il fait construire une salle d'audience, un bâtiment communiquant par une porte intérieure avec le palais royal. L'édifice "construit en pierre de taille est surmonté d'un dôme décoré d'arabesques colorées. Les fenêtres de l'étage supérieur sont ornées d'argent, celles de l'étage inférieur d'or" (il n'en reste aucun vestige). On lui attribue souvent par erreur la construction de l'actuelle mosquée de Djenné, mais celle-ci date de 1907.

Le souverain malien passe par Tombouctou à son retour de la Mecque et y installe des architectes venus d'Al-Andalus (dont Abou Ishaq es-Sahéli) et du Caire afin d'édifier son palais et la mosquée Djingareyber toujours existante.

Tombouctou est située sur un site favorable, à proximité du fleuve Niger, l'axe de transport principal de la région. La ville devient un carrefour religieux, culturel et commercial, ses marchés attirent les commerçants de l'Afrique occidentale comme d'Égypte, une médersa est fondée dans la ville (ainsi qu'à Djenné et Ségou) ce qui contribue à la diffusion de l'islam, Tombouctou devient une ville renommée pour son enseignement islamique. Les informations concernant la prospérité nouvelle de la ville parviennent jusqu'en Europe, les commerçants de Venise, Gênes et Grenade rajoutent la cité à leurs circuits commerciaux, ils y échangent des produits manufacturés contre de l'or .

En 1330, la ville est conquise par le royaume Mossi, après en avoir rapidement repris le contrôle, Moussa y fait construire des remparts, un fort et y cantonne une armée de manière à protéger Tombouctou de futures attaques.

La date de la mort de Kanga Moussa fait l'objet de débats (le royaume du Mali n'ayant pas d'archives écrites), si on prend en compte le règne de son successeur, son fils Maghan (1332-1336) ainsi que le fait qu'il aurait régné 25 ans, la date de sa mort serait 1332. Cependant des sources historiques indiquent que Moussa aurait prévu d'abdiquer en faveur de son fils mais serait mort peu après son retour de la Mecque en 1325. Cependant, d'après les écrits d' Ibn-Khaldoun, il aurait été vivant à la date de la prise de Tlemcen (1337) en Afrique du nord, occasion lors de laquelle il aurait envoyé un représentant en Algérie afin de féliciter les conquérants pour leur victoire.

À la fin de son règne, l’empire du Mali s’étend approximativement de l’Atlantique à la rive orientale de la boucle du Niger et de la forêt à Teghazza au milieu du désert.

Sources:



  •  Maurice Delafosse Haut-Senegal Niger L'histoire Maisonneuve & Larose
  • Jacques Giri Le Sahel demain : catastrophe ou renaissance ? KARTHALA Editions, 1983 
  • Goodwin 1957, p. 109
  • a et b "Les 10 personnages les plus riches de l'Histoire", Historia Spécial, n° 12, juillet-août 2013.
  • Selon Maurice Delafosse dans Haut-Senegal Niger [archive]. Charles Monteil place la fuite d'Ali Kolen en 1275 plutôt qu'en 1335 (Jean Rouch Les Songhay  L'Harmattan, 2007)
  • « Mansa Musa », Maafa: African Holocaust

Osei Tutu : quatrième souverain du royaume Ashanti



Osei Tutu , asantehene de la confédération Ashanti de 1695 à 1712 ou 1717. Il le premier roi qui unifie les Ashantis et le quatrième souverain du royaume Ashanti, apparu au XVIIe siècle sur la Côte de l'Or, en Afrique de l'Ouest, sur le territoire de l'actuel Ghana. Il se distingue en remportant une série de victoires contre les états voisins. Le précédent souverain, juste avant lui, était son oncle Obiri Yebora.
Jusqu'en 1620, les Ashanti sont vassaux du puissant royaume Denkyira, l'un des deux royaumes avec les Adansi à se partager la forêt, alors que les Akwamu vivaient vers les mines d'or de Birin ainsi que la région d'Accra.
Dans ses jeunes années, alors qu'il n'était encore que prince, Osei Toutou est envoyé à la cour de son suzerain Boa du royaume denkyria. C'est là qu'il fera connaissance d'Okomfo Anokye, devin célèbre qui deviendra par la suite son conseil, et en quelque sorte son ministre de l'Intérieur. Ils vont mettre en place l'unité du royaume autour du trône en or offert par les dieux comme alliance divine avec le roi et descendu du ciel par l’intermédiaire d'Okomfo, d'après le mythe fondateur. Sur ce trône, symbole de la puissance des rois ashanti, était répandu le sang des prisonniers capturés au combat et sacrifiés1. Osei va vaincre le royaume denkyira et celui d'Akyem tout en leur laissant une grande autonomie (les institutions d'origines étaient intactes). L'empire Ashanti fut officiellement formé en 1701.
Il devient chef de la ville de Kumasi en 1675 et forme la confédération Ashanti en 1695 (ou 1701) pour lutter contre les visées expansionnistes du royaume Denkyéra qu'il vainc militairement lors de la bataille de Feyiase.
L’organisation des Ashanti est fondée sur la famille matrilinéaire. Le roi est nommé sur les conseils de la reine mère, dont les pouvoirs, ainsi que ceux des chefs provinciaux, contrebalancent les siens.
Osei Toutou assoit son autorité et consolide les bases de l’État ashanti en s’appuyant sur l’armée, qu’il structure, et les puissances magico-religieuses, en s’attachant les services du prêtre Okomfo Anokye. La tradition rapporte que celui-ci aurait fait descendre du ciel par invocation le tabouret d’or (sika dwa) qui devient le symbole de l’autorité de la monarchie et de l’unité du royaume.
Osei Toutou envahit l’État d’Akan et meurt au cours d'une bataille contre les Akyem. À sa mort, les deux prétendants au trône, Dakon et Opokou Waré se combattent. Opokou Waré, victorieux, impose facilement son autorité aux Ashanti à partir de 1731.
Le premier des différents états Akan date du début du XVe siècle et correspond à l’Ashanti. Les Dioula, commerçants de race Manding venaient y acheter l’or. La tradition veut que le royaume Gonja ait été fondé par des cavaliers venant du Mali, qui s’inquiétaient de voir diminuer la quantité d’or que le royaume de Bono fournissait aux Dioula. La raison en était que de nouveaux acquéreurs étaient apparus sur la côte, les Européens

Source:


Les cinquante Afriques, Hervé Bourges et Claude Wauthier, Seuil

Idrīs ibn ᶜAlī ibn Idrīs ibn ᶜAlī : le Sultan du Bornou.



Idrīs ibn ᶜAlī ibn Idrīs dit Alaoma (arabe : إدْرِيس أَلَوْمَا), est un Mai (Sultan) du Bornou. Son règne, de 1564 à 1596, correspond à l'apogée du royaume du Bornou. Il a sa capitale à Birni Ngazargamo. Il meurt en campagne militaire dans une localité appelée Alao (arabe : أَلَوْ), d'où son surnom d'Idrīs Alaoma.

La place particulière que le Kanem Bornū occupe dans le Soudan médiéval, à la croisée des chemins entre Afrique de l'Est et de l'Ouest, entre Afrique du Nord et Subsaharienne, prend tout son sens au xvie siècle, au moment où les Sefuwa établissent un sultanat qui pour la deuxième fois accède au statut de grande puissance régionale, après l’avoir été au Kanem au xiiie siècle. L’empire, recentré sur le Bornou, profite de sa position stratégique dans les échanges humains pour se renforcer. La prise de Tripoli par les Ottomans en 1551 renforce le commerce transsaharien. Les armes à feu sont à ce moment introduites dans la région en même temps que de nombreux mercenaires turcs viennent au Bornou. L’islam, probablement présent dans la région dès le viiie siècle, se développe avec une dynamique certes faible mais nouvelle. Ce phénomène religieux et culturel a pour conséquence une multiplication des sources dans l’ensemble du Soudan et plus particulièrement au Bornū avec un récit relatant les douze premières années du règne d'Idrīs Alaoma. C'est notamment grâce à ce récit qu'Idrīs Alaoma accède à son statut de mai (roi) le plus connu du royaume du Bornou.

Les chroniques d'Ahmad Ibn Furtū sont les témoignages les plus anciens de l’effervescence littéraire qui anima les lettrés du Soudan médiéval. Les Kitab Ghazawāt Barnū (K/B) et Kitab Ghazawāt Kānim (K/K) étonnent par leur contenu et leur volume (plus de deux cents pages à eux deux) autant que par la période très courte dont ils traitent. En effet, leur auteur Ahmad Ibn Furtū écrit ces textes douze ans seulement après l’avènement du souverain dont il relate les conquêtes, Idris Alaoma. Nous pouvons ajouter à celles-ci plusieurs récits d'ambassades diplomatiques à Tripoli, mais aussi au Maroc d'Al-Mansur et à la Porte d'Istanbul

Les conquêtes d’Idrīs Alaoma se font au Bornou et au Kanem. Elles ont pour objectif de pacifier le pays et de rétablir les routes commerciales après une période de récession marquée par plusieurs famines avant son avènement5. Cette piste du lac Tchad à Tripoli sera la route des esclaves jusqu’au XIXe siècle. Face à lui se trouvent alors plusieurs populations comme les Ngizim à l’Ouest, les Touaregs, le royaume du Mandara ou la ville d’Amsaka, contre lesquels il mène plusieurs campagnes. Cependant, il faut retenir deux peuples qui prennent une grande importance dans le récit d’Ahmad Ibn Furtū : les Sao et les Bulala. Les Sao font l’objet de deux campagnes militaires. Païens fortement implantés au Bornū, ils sont décimés par les campagnes d’Idrīs Alaoma6. Pour ce qui est des Bulala, ce sont les responsables du départ des Sefuwa du Kanem et ils mènent de nombreux raids depuis l’est du lac Tchad. Le K/K leur est entièrement consacré et la victoire militaire d’Idrīs Alaoma se solde alors par un traité et l’installation d’une dynastie favorable aux Sefuwa sur le Kanem.

L’action politique d’Idrīs Alaoma ne s’arrête alors pas à ses campagnes militaires victorieuses, mais il est également l’instigateur d’une politique de grandes réformes et il développe les relations diplomatiques avec le monde arabe. Ainsi, il initie une politique active d’islamisation des élites. Minoritaires au Bornū, les Kanuri consacrent leur unité et leur supériorité sur les populations locales à travers l’islam. Dans ce cadre, Idrīs Alaoma reconstruit en dur des mosquées dans tout le royaume. Dans un pays où la construction de mosquées en bâtiment était rare et où elles étaient souvent simplement tracées sur le sol ou faites de clôtures7, leur construction en briques rouges était l’incarnation des prérogatives du souverain bornouan. S’affirmant comme bon musulman, Idrīs Alaoma marque par ailleurs la royauté Sefuwa et la religion royale dans le paysage Bornouan et renforce l’affirmation territoriale de son pouvoir8. La justice est également un autre signe de la centralisation des pouvoirs puisqu’elle passe du champ des chefs locaux à celui des hommes de loi, des uléma. S’inspirant du modèle ottoman, Idris Alaoma centralise également les pouvoirs et distribue à ses fidèles, souvent des esclaves, les fiefs dépendant du pouvoir central. Enfin, Ahmad Ibn Furtū fait référence à un échange diplomatique avec le sultan ottoman Murad III, avec l’épisode de l’arrivée du « Seigneur de Stambul, Sultan de Turquie ».

Ses successeurs se montreront incapables de préserver la puissance et l’unité de ce vaste empire dont la décadence se manifeste au cours du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle.

Sources :



  • Toutes les dates de règne utilisées dans ce mémoire sont les résultats de l’étude de Dierk Lange sur le Diwan al-Salatin Bornū, in LANGE, Dierk, Le Diwan des Sultans du (Kanem-) Bornu : Chronologie et histoire d’un Royaume Africain, Wiesbaden : Franz Steiner Verlag, 1977, 174 p. Rappelons que, bien que le travail de Dierk Lange sur la question soit le plus sérieux, la datation de l’histoire du Kanem Bornou est soumise à de nombreuses réserves.


  • RONCIERE (De La), Charles, « Une histoire du Bornou au XVIIe siècle, par un chirurgien français captif à Tripoli », Revue de l’Histoire des Colonies Françaises, 7 (3), 1919, 78-81


  • MAIKOREMA, Zakari, Les raisons d’une ambassade bornouane au Maroc en 1583, une réinterprétation. Rabat, Université Mohammed V, 1991, 31 p.


  • MARTIN, Bernal, “Mai Idrīs of Bornu and the Ottoman Turks, 1576-78”, Londres, International Journal of Middle East Studies. 3 (4), Oct. 1972, 470-490


  • LANGE, Dierk, Le Diwan des Sultans du (Kanem-) Bornu : Chronologie et histoire d’un Royaume Africain. Wiesbaden, Franz Steiner Verlag, 1977, p. 80, §§ 52, 53


  • LANGE, Dierk, « Préliminaires Pour Une Histoire Des Sao », Londres, The Journal of African History. 30 (2), 1989, pp. 189-210.


  • O'FAHEY, Rex Seán, “Endowment, Privilege, and Estate in the Central and Eastern Sudan”, Islamic Law and Society, Vol. 4, No. 3, Islamic Law and Society (1997), p. 340


  • Le palais d’Idrīs Alaoma, Gambaru, est construit avec la même brique rouge que les mosquées qu’il construit. BARTH, Heinrich, Travels and Discoveries in North and Central Africa, Londres : Centenary edition. F. Cass and C°, 1965, t. 1, p. 577

L'Almamy Samory Toure



Né vers 1833 à Miniambaladougou (actuellement au sud-est de la Guinée), ce fils de marchand dyula grandit dans une Afrique de l’Ouest en pleine mutation du fait du nombre croissant de contacts avec les Européens. Le commerce avec l’Europe avait rendu riches certains États africains, cependant qu’une utilisation croissante des armes à feu modifiait la guerre traditionnelle. Ses parents avaient abjuré l’islam pour se convertir au paganisme.

En 1848, la mère de Samory, Sokhona Camara, fut capturée pendant un raid mené par Sory Bourama, du clan Cissé, et réduite en esclavage. Ne disposant pas de l'argent nécessaire pour la racheter, il dut, pour obtenir la libération à terme de sa mère, se mettre au service des Cissé auprès desquels il apprit le maniement des armes. D'après la tradition, il resta à leur service « sept ans, sept mois, sept jours ».

Il s'engagea ensuite pour deux ans dans l'armée de Saransware-Mori, faama (dirigeant militaire) des Bérété, ennemis des Cissé, avant de rejoindre son propre peuple, les Camara. Nommé kélétigui (chef de guerre) à Dyala en 1861, Samory prononça le serment de protéger son peuple contre les Bérété et les Cissé. Il créa une armée professionnelle et nomma ses proches, notamment ses frères et des amis d'enfance, à des postes de commandement.

En 1864, El Hadj Umar Tall, le fondateur d'un empire en pleine expansion qui dominait la région du Haut Niger, l'Empire Toucouleur, mourut. Tandis que cet Empire se désagrégeait, les généraux et les dirigeants locaux luttaient pour créer leurs propres États.

En 1867, Samory était un chef de guerre à part entière, possédant sa propre armée regroupée à Sanankoro dans les hautes-terres guinéennes, sur les bords du Haut-Milo, un affluent du fleuve Niger et il comprit vite qu'il avait deux tâches primordiales à accomplir : créer une armée efficace et loyale dotée d'armes à feu modernes, et se construire un État stable. C'est à cette époque qu'il se convertit à l'islam, conscient que la cohérence de son royaume reposerait notamment sur la religion. Du reste, le titre d'« almami » qu'il adopta en faisait un chef à la fois temporel et spirituel.

En 1876, Samory put importer des fusils à chargement par la culasse par l'intermédiaire de la colonie britannique du Sierra Leone. À la tête de son armée, composée essentiellement de fantassins armés d'un sabre, d'un poignard et d'un fusil, il conquit le district de Buré, riche en or (actuellement à cheval sur la frontière entre la Guinée et le Mali), en vue de renforcer ses finances. En 1878 il était assez puissant pour s'autoproclamer faama (« dirigeant militaire ») de son propre Empire Wassoulou. Il fit de Bissandougou sa capitale et entama des échanges commerciaux et diplomatiques avec l'Empire Toucouleur voisin et déclinant.

En 1881, après une dure lutte, Samory était capable de sécuriser son emprise sur Kankan, ville clé du commerce Dyula, située au bord du Haut-Milo. Kankan était un centre du commerce de la noix de kola, et bien positionnée stratégiquement pour contrôler les routes de commerce avoisinantes. En 1881, le Wassoulou s'étendait en Guinée et au Mali, depuis l'actuel Sierra Leone jusqu'au nord de la Côte d'Ivoire.

Pendant que Samory conquérait les nombreux petits États tribaux qui l'entourait, il manœuvrait aussi pour sécuriser sa situation diplomatique. Il entama des relations régulières avec les Britanniques au Sierra Leone, et tissa des liens prometteurs avec l'État théocratique du Foutah Djallon.

À la fin des années 1870, les Français commencèrent à s'étendre en Afrique de l'ouest, à partir de l'est du Sénégal avec pour but d'atteindre le haut Nil dans le Soudan actuel. Ils cherchèrent aussi à progresser vers le sud-est pour atteindre leurs bases en Côte d'Ivoire. Ces mouvements les conduisirent à un affrontement direct avec Samory.

En février 1882, une expédition française attaqua une des armées de Samory qui assiégeait Keniera. Samory réussit à repousser les Français, mais il fut effrayé par la discipline et la puissance de feu des armées européennes.

Samory essaya de neutraliser les Français par plusieurs moyens. Premièrement, il étendit sa domination vers le sud pour sécuriser une ligne de communication avec le Liberia. Quand une expédition menée par le gouverneur colonial français du Soudan, Antoine Combes, tenta en 1885 de prendre possession des mines d'or de Buré, Samory contre-attaqua. Divisant son armée en trois colonnes mobiles, il réussit à menacer gravement les lignes de communication françaises obligeant ses adversaires à se replier.

Cependant, le combat avec l'armée française tournant à son désavantage, Samory préféra négocier. Le 28 mars 1886, il signa avec les Français un traité de paix et de commerce qui reconnaissait, sur la rive gauche du Niger, un importante zone d'influence française.

En 1887, Samory pouvait compter sur une armée disciplinée comprenant de 30 000 à 35 000 fantassins, organisés sur le modèle européen en pelotons et compagnies, et 3 000 cavaliers, répartis en escadrons de 50 hommes chacun. Cependant, les Français étaient déterminés à ne pas laisser Samory consolider ses positions. En exploitant la rébellion de plusieurs tribus animistes soumises par Samory[réf. nécessaire], ils continuèrent de s'étendre aux dépens des régions ouest de l'Empire, forçant Samory à signer des traités par lesquels il leur cédait ces territoires entre 1886 et 1889 (traité de Bissandougou, traité de Niakha).

En mars 1891, une expédition française sous le commandement du colonel Archinard lança une attaque directe sur Kankan. Sachant que les fortifications de la ville ne résisteraient pas à l'artillerie française, Samory engagea une guerre de mouvement. En dépit des victoires qu'il remporta contre des colonnes françaises isolées (Dabadougou en septembre 1891), Samory échoua à chasser les Français hors du cœur de son royaume.

En juin 1892, le successeur du colonel Archinard, le colonel Humbert, menant une petite force bien équipée de soldats triés sur le volet, captura Bissandougou, la capitale du Wassoulou. Un autre coup dur pour Samory fut l'arrêt des ventes d'armes par les Britanniques, soucieux de respecter la convention de Bruxelles de 1890 - la restriction des ventes d'armes étant, selon cette convention, nécessaire à l'éradication de l'esclavage des populations africaines.


Évitant un combat qui lui aurait été fatal, il mena une politique de la terre brûlée, dévastant chaque parcelle de terrain qu'il évacuait. Bien que cette tactique le coupa de sa nouvelle source d'approvisionnement en armes, le Liberia, il réussit tout de même à retarder la poursuite française. Samory se replia vers l'est, vers les fleuves Bandama puis Comoé. Dès lors, sa présence fut négligée par l'armée française, dans la mesure où le nouvel établissement de Samory ne constituait plus un objectif stratégique de la politique coloniale française.

L'affrontement fut relancé par l'attaque opérée par un des fils de Samory contre un bataillon français, qui fut anéanti. Cette action déclencha une campagne française de représailles au printemps/été 1898, au terme de laquelle Samory fut capturé au petit matin du 29 septembre 1898 à Guélémou par le capitaine Gouraud et exilé au Gabon. Samory y mourut en captivité le 2 juin 1900, des suites d'une pneumonie.

Samory fut sans doute l'adversaire le plus redoutable que les Français eurent à affronter en Afrique de l'Ouest. C'est pourquoi il apparaît, dans l'historiographie nationaliste post-coloniale, en figure de héros de la résistance africaine à l'expansion coloniale.

La pièce de théâtre de Massa Makan Diabaté Une hyène à jeu (1988) est inspirée de la signature du traité de Kéniéba-Koura par Samory Toure en 1886, qui cédait la rive gauche du Niger à la France.

Le groupe guinéen Bembeya Jazz National commémora Samory Toure dans leur album Regard sur le passé sorti en 1969. L'album loue la résistance anti-coloniale de Touré et ce début de construction nationale pour la Guinée.

Le chanteur ivoirien de raggae Alpha Blondy composa le titre Bory Samory (publié en 1984 sur Cocody Rock) en la mémoire de Samory Touré.


Sources:


J. F. A. Ajayi (dir.), L’Afrique au xixe siècle jusque vers les années 1880, vol. VI de Histoire générale de l'Afrique, UNESCO, Paris, 2011

A. A. Boahen (dir.), L'Afrique sous domination coloniale 1880-1935, vol. VII de Histoire générale de l'Afrique, UNESCO, Paris, 2011

Julie d'Andurain, La capture de Samory, 1898 : l'achèvement de la conquête de l'Afrique de l'Ouest, Soteca, Saint-Cloud, 2012

Menelik II d'Éthiopie : Negusse Negest d'Éthiopie, Lion conquérant de la Tribu de Judah, élu de Dieu




Menelik II d'Éthiopie (ge'ez : ዳግማዊ ምኒልክ, degmawi Menilek) (17 août 1844 - 12 décembre 1913), né sous le nom de Sahle Maryam (ge'ez : ሳህለ ማርያም), est prince, Negus du Shewa, puis empereur d'Éthiopie. Il est également connu sous son nom de cavalier Abba Dagnew (ge'ez : አባ ዳኘው).

Le règne de Menelik II est essentiellement marqué par une politique de modernisation intérieure et d’extension territoriale de l'empire éthiopien donnant au pays sa forme contemporaine. Dans un contexte de menaces par des puissances étrangères, celles-ci visent à constituer un glacis de protection autour des hauts plateaux face au colonialisme. À cet égard il est notamment connu à l’étranger pour avoir mené les troupes éthiopiennes à la bataille d'Adoua repoussant la pénétration italienne.

Attaché aux traditions éthiopiennes et intéressé par les technologies occidentales, il adopte une série de réformes économiques, politiques et sociales afin de préparer l'Éthiopie au nouveau siècle. Les premières écoles publiques et les premiers hôpitaux sont construits, des produits européens apparaissent dans la nouvelle capitale Addis-Abeba qu’il fonde en 1886 et le pays se dote d'un chemin de fer.

Héritier du Negus du Shewa, Menelik est fait prisonnier et est emmené à l’âge de douze ans à la forteresse de Magdala où il grandit à la cour de Tewodros II ; il s'enfuit à 21 ans pour retourner dans son royaume natal où il est couronné Negus l'année suivante. À la suite du décès de Tewodros II en 1868, Menelik décide d'entreprendre une longue marche vers le trône impérial. Il refuse ainsi de reconnaître le Negusse Negest Tekle Giyorgis II comme légitime et s'attelle à renverser son successeur Yohannes IV bien que celui-ci le force à se soumettre en 1878. Limité au contrôle du Shewa, Menelik agrandit son royaume et crée une véritable force armée moderne capable de soutenir ses projets impériaux. Il noue des contacts avec des Européens afin d'importer un matériel militaire performant, une supériorité technologique facilitant les premières campagnes lancées en 1879. Dix années lui suffisent pour repousser les limites du Shewa aussi loin que l'Arsi, le Kaffa, le pays Welayta et la ville de Harer ; il remporte notamment les batailles de Embabo et Chelenqo.

À la suite du décès de Yohannes IV à la bataille de Metemma et après quelques mois de confrontation avec Mengesha Yohannes, Menelik II parvient, grâce au soutien de la noblesse éthiopienne, à se faire couronner Negusse Negest le 3 novembre 1889. Pendant le début de son règne, il poursuit les campagnes d'expansion territoriale qui ne prennent fin qu'en 1900. Ses expéditions sont interrompues en 1895-1896, durant la première guerre italo-éthiopienne qui l'oppose au Royaume d'Italie. Celle-ci est close le 1er mars 1896 par la bataille d'Adoua ; qui, relatée dans la presse internationale, consacre sa stature internationale et fait de son Empire le symbole du maintien d'une indépendance africaine face au colonialisme européen.

En 1909, Menelik II est frappé par une grave maladie et se retrouve hors état de gouverner. Le pouvoir passe progressivement entre les mains de son épouse, Taytu Betul. Il désigne son petit-fils, Ledj Iyassou, comme successeur afin d'éviter un affrontement entre factions politiques. Menelik II décède dans la nuit du 12 au 13 décembre 1913.


Sources :

  • S. Pierre Pétridès, Le Héros d'Adoua. Ras Makonnen, Prince d'Ethiopie
  •  Gebre Selassie, Chronique du règne de Ménélik II : roi des rois d'Éthiopie

Sonni Ali Ber



Sonni ("le sauveur") Ali Ber (?-1492), dit "Ali Le Grand" fut probablement le plus grand héros des légendes de l'empire songhaï. Brillant stratège, il mena 32 guerres en 26 ans et les remporta toutes. Authentique génie militaire, il réforma rapidement ses forces armées, bâtit une force professionnelle divisée en cavalerie et infanterie. Une large part de la cavalerie était constituée de nobles, mais même les esclaves et les captifs y étaient acceptés. Il créa le poste de hi-koï (commandant en chef) pour la marine, qui compta plus de quatre cent bateaux menés par des équipages de pêcheurs sorkos. Ceux-ci furent la pièce maîtresse de ses succès le long du fleuve Niger, en étant capables de transporter rapidement des troupes sur des milliers de kilomètres de voies navigables.

Sa mère était originaire de la ville de Fara où le peuple observait un islam mâtiné d’animisme. Leurs chefs religieux étaient les devins et les sorciers des religions traditionnelles du Songhaï mais, étant un prince soudanais, Ali Ber se devait d’être musulman et versait son obole aux mosquées de Gao. Il débuta son règne en 1464 en défaisant les tribus dogon et peuls, rivales du Songhaï, puis dispersa pour de bon les pilleurs mossis. Le 20 janvier 1468, Ali Ber prit le contrôle de la cité de Tombouctou qui fut incendiée et fit du royaume de Gao un empire. Les Touaregs furent expulsés ou réduit en vassalité. Grâce aux Sorkos, Sonni Ali Ber fondit rapidement sur les cités de Oualata et de Djenné, qui venaient de gagner leur indépendance sur le Mali. Située à 400 km au sud-ouest de Tombouctou, Djenné fut assaillie par une armée songhaï amenée par plusieurs centaines de bateaux, mais le siège prit cependant plusieurs années. Quand Djenné fut prise, Sonni Ali Ber épousa la reine-mère de la cité et la rattacha à son empire, regroupant ainsi sous une seule autorité les trois grandes cités commerciales de l'ouest africain. Il n'hésita pas à réduire en esclavage les vaincus, même s'ils étaient musulmans.

La cohérence d’un si vaste empire ne pouvant être maintenue à la seule force des armes, Sonni Ali Ber organisa le gouvernement en une bureaucratie efficace, faisant des pays conquis des provinces dirigées par des gouverneurs et instaurant des standards. Cette organisation différait grandement des précédents empires de la région qui reposaient bien plus sur des alliances et des relations féodales que sur le haut degré de centralisation caractéristique de l'empire songhaï. Des dispositions particulières furent prises cependant pour Tombouctou et quelques autres provinces musulmanes.

L'empire parvenu à son apogée, Sonni Ali Ber décéda sur le chemin de retour d'une énième campagne victorieuse, une expédition contre les Dogons (falaise de Bandiagara) et le royaume de Gourma en novembre 1492. Son fils Sonni Baro ne règne que quelques mois, car un des lieutenants d’Ali âgé de 50 ans, Mohammed Touré, un Soninké originaire du Tekrour, se dresse contre lui. Les troupes des deux hommes se rencontrent à Ankoo, près de Gao, en avril 1492. Les rebelles de Mohamed Touré sont vainqueurs et Sonni Baro doit se réfugier à Ayorou, au sud-est du Songhaï, où il mourra sans avoir pu reconquérir son trône

Source :


J. Desmond Clark, J. D. Fage, Roland Oliver, Richard Gray, John E. Flint, G. N. Sanderson, A. D. Roberts, Michael Crowde, The Cambridge history of Africa, Volume 3, Cambridge, Cambridge University Press,‎ 1970

Le miroir de la vérité





Peuple noir, regardons-nous dans le miroir de la vérité:

1) C'est Nous qui sommes désunie et méfiant envers nous-même, avec de la discorde et du conflit endémique dans toutes nos organisations noires.

2) Nous permettons à l'envie et la jalousie de dominer nos relations avec l'autre.

3) Nous critiquons et condamnons tout ce qui est possédé ou géré par un noir.

4) C'est Nous qui refusons de mettre en commun nos ressources pour répondre à nos propres besoins.

5) Et Nous n'avons pas réussi à analyser réellement et à suivre les modèles et les stratégies couronnés de succès que d'autres groupes ethniques et religieux ont suivi au profit de leurs propres peuples.

Nous, l'homme et la femme noirs, sommes les seuls membres du genre humain à éviter délibérément le commerce de l'un des nôtres et à donner nos dollars à nos ennemis naturels. Avant que nous puissions réussir, il nous faut affronter et surmonter ces comportements auto-destructeurs.


~ L'Honorable Ministre Louis Farrakhan


mardi 3 juin 2014

Aminatou de Zaria


Née en 1533 et disparue aux environ de 1610, Aminatou était appelée aussi «la reine guerrière», c'était la fille de la reine Bakwa Turunku de la cité-état Haoussa de Zazzau au xvie siècle (aujourd'hui Zaria, une des principales villes de l'État de Kaduna au nord du Nigeria). Elle développa un talent certain pour les arts militaires et devint fameuse pour sa bravoure et ses exploits. Elle fut célébrée dans une chanson en tant que "fille de Nikatau, une femme aussi capable qu’un homme".
L’objectif de ses conquêtes était double : étendre le territoire de Zazzau au-delà de ses frontières de l’époque et asservir les villes conquises. Le sultan Mohammed Bello de Sokoto disait : 
"Elle fit la guerre et soumis toutes ces régions afin que les populations de Katsina paient un impôt et rendent hommage à Amina et les hommes de Kano. Sa guerre se poursuivit jusqu’à ce que son royaume s’étende vers la mer à l’ouest et au sud".
Il existe des controverses quant à son statut véritable. Elle était une princesse (gimbiya), mais rien ne démontre qu’elle fut reine. Une théorie lui accorde un règne entre 1536 et 1573 alors qu’une autre dit qu’elle ne devint reine qu’à la mort de son frère Karama, en 1576. Enfin, certains affirment qu’elle ne fut jamais reine. Cependant, il reste que pendant 34 ans, ses conquêtes firent de ce royaume le centre du commerce transsaharien.
On attribue à Amina de Zaria l’architecture des murs de terre autour de la ville, prototype des fortifications utilisées dans tous les états de l’Hausa. Les murs prirent d’ailleurs le nom de Ganuwar Amina ou murs d’Amina.

Nos rapports prolongés avec Babylone (la société occidentale) à fait naître chez beaucoup de nos frère l'idée saugrenue selon laquelle nos femme seraient secondaires voire inutile dans notre combat pour l'élévation de la communauté afro-descendante. Voila une preuve historique que nos femmes n'avaient pas pour elle que la beauté, et qu'elles possédaient aussi un véritable esprit guerrier capable de mettre à mal nos ennemis et d'assurer l'essor des notres

Sources :


  • General History of Africa, Vol. IV: Africa from the Twelfth to Sixteenth Century, UNESCO. University of California Press, 1986.
  • A Short History of West Africa: A.D. 1000 to the Present, T.A. Osae, S.N. Nwabara and A.T.O. Odunsi, Hill and Wang, 1973.
  • The Story of Nigeria, Michael Crowder. Faber and Faber, 1962.
  • West Africa Before the Colonial Era: A History to 1850, Basil Davidson. Addison-Wesley, 1998.
  • Women Leaders in African History, David Sweetman. General Publishing Company, Limited, 1984.

~ Franswa MAKANDAL