dimanche 8 novembre 2015

Le Maafa, l'Holocauste africain



Le Maafa (ou l'Holocauste africain, l'Holocauste de l'asservissement, ou l'holocauste Noir) sont des termes utilisés pour décrire l'histoire et les effets des atrocités infligées aux peuples africains. Le Maafa comprend les traites négrières arabes et transatlantiques, et continu à travers l'impérialisme, le colonialisme et d'autres formes d'oppression aujourd'hui. 

Histoire et terminologie


L'utilisation du terme swahili Maafa ("Grand désastre") fut introduit par le livre de Marimba Ani "Let the Circle Be Unbroken: The Implications of African Spirituality in the Diaspora". Il est dérivé d'un terme swahili pour "catastrophe, terrible événement ou grande tragédie". Ce terme fut popularisé dans les années 1990 .



Le terme d'Holocauste africain est préféré par certains universitaires, tels que Maulana Karenga, car il implique une intention. Karenga remarqua que le mot Maafa pouvait également se traduire par «accident», et de l'avis de certains spécialistes l'holocauste Noir  ne fut pas accidentelle. Ali Mazrui note que le mot «holocauste» est un «double plagiat» puisque ce terme est dérivé du grec ancien et donc, bien qu'il soit  associé au génocide des Juifs, personne ne peut en avoir le monopole sur la durée. Mazrui affirme:

"Cet emprunt aux emprunteurs sans attribution est ce que je appelle «le double plagiat». Mais ce plagiat est défendable parce que le vocabulaire des horreurs tel que le génocide et l'esclavage ne doit pas être soumis à des droits d'auteur".

Certains chercheurs afrocentriques préfèrent le terme Maafa à celui d'Holocauste africain, parce qu'ils croient que cette terminologie africaine s'accorde plus véritablement aux événements. Le terme Maafa peut servir "beaucoup plus le susdit but psychologique culturelle pour les Africains que l'idée d'Holocauste sert à nommer l'expérience juive culturellement distincte du génocide perpétré par le nazisme allemand". D'autres arguments en faveur du terme Maafa plutôt que d'Holocauste africain soulignent que le refus de la validité de l'humanité des peuples africains est un phénomène séculaire sans précédent. Selon Jones, Lee and West, Cornel, dans Making It on Broken Promises: Leading African American Male Scholars Confront the Culture of Higher Education. (2002, p. 178):

"Le Maafa est un système continu, constant, complet et total de négation humaine et d'invalidation ".

Les termes de "traite négrière transatlantique", de "commerce triangulaire" et de "traite des esclaves" furent également considérés par certains comme très problématique, car ils servent d'euphémismes quant aux violences intense et  aux assassinats de masse. Considéré comme un «commerce», cette période prolongée de persécution et de souffrance peut être interprété comme un dilemme commerciale, plutôt que comme une atrocité morale. Avec le commerce comme objectif principal, cette tragédie devient un point secondaire, un simple "dommage collatéral" d'une entreprise commerciale. D'autres, cependant, estiment que qu'éviter le terme commerce est un acte apologétique au nom du capitalisme, exonérant les structures capitalistes de leur implication dans cette catastrophe humaine.


En matière d'érudition 




Maulana Karenga met l'esclavage dans le contexte plus large du Maafa, suggérant que ses effets dépassent la simple persécution physique et la privation de droits juridiques: 

"La destruction des possibilités humaines impliqua de redéfinir l'humanité africaine par rapport au monde, empoisonnant les relations passées,  actuelles et futures avec les autres qui ne nous connaissent qu'à travers ces stéréotypes et endommageant ainsi les relations humaines entre les peuples".

lectures complémentaires


  • Anderson, S. E., The Black Holocaust For Beginners, Writers & Readers, 1995.
  • Ani, Marimba, Let The Circle Be Unbroken: The Implications of African Spirituality in the Diaspora. New York: Nkonimfo Publications, 1988 (orig. 1980).
  • van Sertima, Ivan, ed. The Journal of African Civilizations.
  • Rodney, Walter. How Europe Underdeveloped Africa, Washington, D.C.: Howard University Press, 1974.
  • World's Great Men Of Color. Vols. I and II, ed. John Henrik Clarke, New York: Collier-MacMillan, 1972.
  • The Negro Impact on Western Civilization. New York: Philosophical Library, 1970.
  • Quarles, Benjamin. The Negro in the Making of America, 1964.
  • DeGruy, Dr. Joy, Post Traumatic Slave Syndrome, 2005. 

Sources :
  • William D. Wright, Black History and Black Identity: A Call for a New Historiography
  • Ryan Michael Spitzer, "The African Holocaust: Should Europe pay reparations to Africa for Colonialism and Slavery?", Vanderbilt Journal of Transnational Law, vol. 35, 2002
  • Joseph. Understanding and Dismantling Racism: The Twenty-First Century. 2007
  • The Global African: A Portrait of Ali A. Mazrui. Omari H. Kokole.
  • Jones, Lee and West, Cornel. Making It on Broken Promises: Leading African American Male Scholars Confront the Culture of Higher Education. 2002
  •  Dove, Nah. Afrikan Mothers: Bearers of Culture, Makers of Social Change. 1998
  • Gunn Morris, Vivian and Morris, Curtis L. The Price They Paid: Desegregation in an African American Community. 2002
  • Harp, O.J. Across Time: Mystery of the Great Sphinx. 2007
  • Cheeves, Denise Nicole (2004). Legacy
  • Pero Gaglo Dagbovie (2010). African American History Reconsidered. University of Illinois Press
  • Tarpley, Natasha. Testimony: Young African-Americans on Self-Discovery and Black Identity. 1995
  • Aldridge, Delores P. and Young, Carlene. Out of the Revolution: The Development of Africana Studies. 2000
  • Diouf, Sylviane Anna. Fighting the Slave Trade: West African Strategies. 2003




Traduction : Franswa Makandal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire