mercredi 14 mai 2014

5 façons dont l'Europe sous-développa l'Afrique

1° La démographie basse de l'Afrique:





Selon la Banque mondiale, l'Afrique subsaharienne compte actuellement environ 910 millions de personnes. Ce nombre serait beaucoup plus élevé sans les Européens et la traite négrière transatlantique.

Pendant l'esclavage, le continent africain eut une stagnation démographique anormale par rapport au reste du monde et il n'y a pas de facteur causal autre que le fait que des millions de personnes qui étaient en âge de porter des enfants furent expédiés vers les Amériques.

Un chercheur européen donna les estimations suivantes de la population mondiale (en millions) selon les continents:





La population d'Afrique n'a pas bougé du tout pendant l'esclavage. Dans d'autres parties du monde, comme au Japon et dans certaines parties d'Europe la croissance de la population a permis une grand développement socio-économique alors que l'absence de croissance a fait stagner l'Afrique.


2° La traite négrière européenne a eu des effets majeurs sur la population active africaine:





Selon certaines estimations, entre 1445 et 1870 pas moins de 100 millions esclaves africains hommes, femmes et enfants quittèrent l'Afrique durant la traite négrière transatlantique. Cette perte de travailleurs créa une brèche majeure dans la main-d'œuvre africaine.

Selon Walter Rodney, auteur de "How Europe Underdeveloped Africa" l'énorme succès de la main-d'œuvre africaine fut plus critique, car elle était composé de jeunes hommes et de jeunes femmes valides. Les acheteurs d'esclaves préféraient que leurs victimes soient âgées de 15 à 35 ans, et de préférence dans la vingtaine; le rapport entre les sexes étant d'environ deux hommes pour une femme. Les européens acceptèrent souvent des enfants africains, mais rarement des personnes âgées.

Durant quatre siècles, le manque de travailleurs ralentit encore le développement du continent africain.


3° La distorsion de l'économie des tissus africains et autres industries:





Selon W.Rodney, l'Europe du 15ème n'était pas supérieure technologiquement parlant aux autres parties du monde. Certaines caractéristiques spécifiques furent très avantageuses pour l'Europe, tels que le transport maritime et (dans une moindre mesure) les armes à feu. Les européens commerçant en Afrique durent faire usage de biens de consommation provenant d'Asie et d'Afrique, montrant que leur système de production n'était absolument pas supérieure.

Également selon W.Rodney, lorsque que l'Afrique entra dans l'ère coloniale, elle se concentra presque exclusivement sur l'exportation de coton brut et l'importation de tissu de coton. Ce renversement remarquable est liée aux progrès technologiques en Europe et à la stagnation de la technologie en Afrique en raison des nombreux échanges avec l'Europe.

À la fin des années 1800, après avoir accumulé une énorme quantité de richesse de la traite négrière, les Européens firent des progrès technologiques et des découvertes essentielles pour produire des vêtements plus rapidement et moins chers. Grâce à cette initiative, les pays européens réussirent à mettre les industries africaines de fabrication de tissu en faillite.

4° Les conséquences sociale, politique et économique du colonialisme:





Le colonialisme est la politique ou la pratique de la prise de contrôle politique totale ou partielle d'un autre pays, son occupation par des colons, et son exploitation économique.

La colonisation de l'Afrique dura un peu plus de 70 ans dans la plupart des régions du continent. Les conséquences négatives du colonialisme en Afrique surgirent principalement du fait que l'Afrique perdit son pouvoir social, politique et économique.

La perte de pouvoir de l'Afrique permit l'appropriation directe par les européens des institutions sociales en Afrique. Les africains cessèrent de fixer des objectifs et des normes culturelles autochtones, et perdirent la pleine maîtrise de la formation des jeunes membres de la société. Ainsi, les européens réussirent à mettre en place des institutions dans l'ensemble des pays africains pour leur propres intérêts.

Toujours selon W.Rodney, l'impact négatif du colonialisme en termes politiques fut tout à fait dramatique. Du jour au lendemain, les États africains perdirent leur pouvoir, leur indépendance et leurs moyens (indépendamment du fait qu'ils étaient de grands empires ou de petites entités politiques). Le pouvoir politique passa entre les mains de seigneurs étrangers.

Avec le nouveau pouvoir politique et social, les Européens réussirent à extraire les ressources du continent pour leur propre bénéfice et aucun état africain ne put s'épanouir sous le colonialisme.

5° Le sous-développement éducatif de l'Afrique:





L'éducation en Afrique pré-coloniale était adaptée aux réalités de la société africaine pré-coloniale et produisait des personnalités adaptée à la société. Des fonctions spécialisées telles que la chasse, l'organisation religieuse rituelle, et la pratique de la médecine impliquées certainement une éducation formelle au sein de la famille ou du clan. Ces pratiques éducatives datées toutes de l'époque communales, mais elles persistèrent dans les sociétés pré-féodales et féodales d'Afrique plus développées, à la veille du colonialisme.

Selon Rodney, alors que le mode de production se déplaça, en Afrique, vers la féodalité, de nouvelles caractéristiques émergèrent également dans le modèle éducatif. Il y avait, par exemple, une plus grande spécialisation, parce que la proportion d’éducation formelle devenue informelle augmenta avec les progrès technologiques. En dehors de la chasse et de la religion, la division du travail, la rendit nécessaire afin de créer des guildes pour transmettre les techniques de travail du fer, de fabrication du cuir, de fabrication de tissu, du moulage de la poterie , du négoce professionnel, et ainsi de suite.

Lorsque les colons européens vinrent en Afrique, ils introduisirent un nouvel ensemble d'institutions d'éducation formelle complétant partiellement et remplaçant ce qui était là avant. Le but principal de l'école coloniale était de former les Africains pour aider l'administration locale et pour pourvoir les entreprises capitalistes privées appartenant à des Européens. En réalité, cela signifiait que la sélection d'un peu d'Africains de participer à la domination et à l'exploitation du continent dans son ensemble. Ce n'était pas un système éducatif né de l'environnement africain ou conçu pour promouvoir l'utilisation plus rationnelle des ressources matérielles et sociales. Ce n'était pas un système éducatif conçu pour donner aux jeunes la confiance et la fierté en tant que membres de sociétés africaines, mais une éducation qui cherchait à instiller un sentiment de déférence envers tout ce qui était européen et capitaliste.

Sources : 


Traduction Franswa MAKANDAL

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