Résumé des faits: Brett Bailey, scénariste sud-africain, Blanc, se présentant comme étant un militant antiraciste, a suscité la colère de quelques associations afro-diasporiques après qu'il ait mis en scène (dans l'optique de dénoncer la négrophobie, d'après LUI...) des Noirs dans des zoos humains.
Les associations concernées dénoncent une oeuvre artistique relayant les pires clichés négrophobes, montrant des hommes et des femmes noirs inanimés, muets, derrière des cages, COMME au bon temps des colonies.
S'en sont suivies des manifestations (visant à déprogrammer cette exposition) organisées par le Collectif anti-exhibit B.
J'ai longtemps refusé de me prononcer sur ce thème, ne me sentant absolument pas touché par la bêtise ou la negrophobie ignorante et silencieuse de l'antiraciste Bailey, qui croyait sans doute bien faire (mais qui, prisonnier d'un système de pensée qui a propagé l'image de l'Homme nègre émasculé, a finalement illustré ce que LUI MÊME ÉTAIT CENSÉ combattre).
Le metteur en scène Brett Bailey.... L'antiraciste prisonnier de ses clichés racistes... |
Mais en échangeant avec certains de mes partisans que j'aime profondément, qui étaient sincèrement heurtés par cette exposition, j'ai décidé de prendre en compte leur douleur , en ayant toujours pour objectif de placer au cœur de cette problématique les notions fondamentales d'anti-victimisation et d'auto-détermination.
Et le résultat de ce cheminement nous a amené à une question fondamentale, qui, à notre sens, mérite réflexion.
L'adage qui dit que "Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur" peut être remplacé dans ce contexte par "Tant que les lions n'auront pas leurs propres metteurs en scène, les PRÉTENDUS RÉALISATEURS de l'AUTRE CAMP" continueront de glorifier ou de taire la responsabilité de l'oppresseur".
Plutôt que de leur demander qu'ils changent leur façon de parler de nous, ne provoquerions-nous pas un séisme plus efficient si à notre tour nous décidions, TRÈS SIMPLEMENT, grâce à nos metteurs en scène afro de talent, d'exposer LA FAÇON DONT LE MAÎTRE ESCLAVAGISTE D'HIER (et d'AUJOURD’HUI) opère face à nous?
Ne ferions-nous pas plus de bruit si nous mettions à nu la façon dont le capitalisme additionné au suprématisme oligarchique occidentalo-centré fonctionnait face au peuple à la peau d'ébène??
Ne serions-nous pas plus EFFICACES si nous demandions à nos frères de douleurs blancs (et ils sont plus nombreux qu'on ne le pense) qui se sentent solidaires de notre lutte qu'ils viennent participer avec nous à cette mise en scène, exposant le regard du LION et non plus du chasseur sur l'Histoire de l'HOMME NOIR??
NE SERIONS NOUS PAS DES PLUS EFFICACES si dans une pièce INTITULÉE "EXHIBIT SLAVEMASTER", on disséquait au cours de l'HISTOIRE les différentes façons dont l'esclavagiste mondialiste opérait sur nous, du NÉGRIER APATRIDE D'HIER à l'exploitant ultra-capitaliste et immagrationiste d'aujourd'hui (qui se présente comme un ami alors qu'il est en réalité notre pire ennemi, à l'image du bienveillant JACQUES ATTALI par exemple...) ?
Le système ne deviendrait t'il pas fou si à notre tour on racontait NOTRE HISTOIRE et qu'on l'exposait de manière claire, et partant de NOTRE VÉCU ET RESSENTI?
Que dirait la LICRA et SOS RACISME qui crie à l'antisemtisme à chaque seconde mais vont jusqu'à défendre hystériquement Bailey dans sa pièce, sans chercher à entendre le ressenti des personnes blessées par cette exposition?
Ne serait-il pas temps de changer de mode OPÉRATOIRE, afin de ne plus leur courir après pour exiger qu'ils changent, mais à notre tour, raconter notre PROPRE HISTOIRE, et , en provoquant le système, leur faire comprendre qu'à chaque fois qu'ils nous mépriserons, ils nous renforceront encore plus notre conviction sur la nécessité pour nous-même de produire nos propres schémas d'expression et de développement?
LA QUESTION EST: VEUT-ON MOURIR EN ETANT LIE au MAÎTRE? OU VEUT ON SE DÉVELOPPER SANS LUI? Si la deuxième option est la solution, alors chaque poussée négrophobe sera vue par nous comme une BENEDICTION, qui nous poussera à emprunter le chemin de l'AUTO-DÉTERMINATION.
A TOUS LES FRÈRES ET SŒURS, ACTEURS INDÉPENDANTS, OPPOSES A LA NEGROPHOBE DOMINATION, QUE VOUS SOYEZ NOIRS OU BLANCS, il est sans doute temps de montrer que ce n'est pas le système qui donne le TEMPO, mais le peuple lui-même.
A CHACUN DE FAIRE SES CHOIX. Attendre que les tenants du système nous fassent une place dans leur paradigme, ou développer puissamment le NÔTRE.
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