dimanche 18 octobre 2015

La première "Maroon war"

La Première "Maroon war" (Guerre des Nègres Marrons) fut un conflit qui opposa les Maroons jamaïcains aux Britanniques. Ces affrontements atteignirent leur paroxysme en 1731. 


Le contexte 


En 1655, les Britanniques battent les colons espagnols et prennent le contrôle de la plupart de la Jamaïque. Après la fuite espagnole, les Africains qu'ils avaient asservis rejoignirent la population amérindienne (et quelques autres noirs qui avaient auparavant échappé à l'esclavage) dans le centre de la Jamaïque pour former les Windward Maroon communities. La région est connue sous le nom de Cockpit Country. Les forces britanniques furent incapables d'établir un contrôle sur l'ensemble de l'île, une grande partie resta entre les mains des Maroons. Durant 76 ans, il y eut des escarmouches périodiques entre les Britanniques et les Maroons, en plus des révoltes d'esclaves occasionnels. En 1673, une telle révolte dans la paroisse de St. Ann  créa le groupe séparé (de 200 esclaves) de Leeward Maroons. Ces Maroons s'unirent avec un groupe de Madagascar qui avait survécu au naufrage d'un navire négrier et formé leur propre communauté marronne dans la paroisse de St. George. Plusieurs autres rébellions renforcèrent les rangs du groupe de Leeward. Notamment, en 1690 lors d'une révolte à la plantation de Sutton, 400 esclaves vinrent considérablement renforcer les Leeward Maroons. En Septembre 1728, les Britanniques envoyèrent plus de troupes à la Jamaïque, en changeant le rapport de force avec les Maroons de Windward .

Les Maroons de Leeward habitaient "cockpits" : des grottes, ou des ravins profonds faciles à défendre, même contre des troupes avec une puissance de feu supérieure. Cette guérilla Ainsi que l'utilisation d’éclaireurs qui faisaient retentir l'abeng (la corne de vache, utilisée comme une trompette) pour avertir de l'approche des soldats britanniques permirent aux Maroons de se soustraire, de contrecarrer, de frustrer, et de vaincre les forces d'un empire.


Le traité 


En 1739-1740, le gouvernement britannique reconnu qu'il ne pouvait pas vaincre les Maroons, alors ils trouvèrent une entente avec eux à la place. Les Maroons devaient rester dans leurs cinq villes principales (Accompong, Trelawny Town, Moore Town, Pass Scott, Nanny Town), vivant sous l’autorité de leurs propres dirigeants et d'un superviseur britannique. En échange, ils furent invités à accepter de ne pas héberger de nouveaux esclaves fugitifs, mais d'aider plutôt à leur capture. Cette dernière clause du traité provoqua naturellement une scission entre les Maroons et le reste de la population noire, bien que de temps à autre des fugueurs des plantations trouvaient toujours refuge dans les colonies Maroons.

Une autre disposition de l'accord était que les Maroons serviraient à protéger l'île contre les envahisseurs, parce que les Maroons étaient révérés par les Britanniques comme étant des guerriers qualifiés. 

La personne responsable de ce compromis avec les britanniques était le leader des Leeward Maroon, Cudjoe, un homme petit, presque nains qui combattit pendant des années, habilement et courageusement, pour maintenir l'indépendance de son peuple. En vieillissant, toutefois, Cudjoe devint de plus en plus désabusé. Il querella avec ses lieutenants et avec d'autres groupes de Maroons. Il  estima que le seul espoir pour un avenir honorable était la paix avec l'ennemi. Le traité de 1739 devrait être considéré dans cette optique.

Un an plus tard, les très rebelles Windward Maroons de Trelawny Town signèrent également un traité sous la pression des Jamaïcains blancs et des Maroons de Leeward, bien qu'ils ne furent jamais content de cela. Ce mécontentement conduira plus tard à la Seconde Maroon war, L'histoire des Maroons d'Accompong (Trelawny Town).


Sources : 

Patterson, Orlando (1970), "Slavery and Slave Revolts: A Sociohistorical Analysis of the First Maroon War, 1665-1740", in Price, Richard, Maroon Societies: Rebel Slave 

Communities in the Americas, Anchor Books (published 1973), ISBN 0-385-06508-6

Campbell, Mavis C. (1990), The Maroons of Jamaica, 1655-1796, Trenton, NJ: Africa World Press, ISBN 0-86543-096-9

Parmi les premiers historiens à mentionner les marrons jamaïcains et la Première Maroon war, il y avait:

Dallas, R. C. (1803), The History of the Maroons, From Their Origin to the Establishment of their Chief Tribe at Sierra Leone, London: Longman

Edwards, Bryan (1793), History, Civil and Commercial, of the British Colonies in the West Indies

Long, Edward (1774), The History of Jamaica


Traduction: Franswa Makandal

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