dimanche 28 décembre 2014

MESSAGE AUX NATIONS ÉMERGENTES AFRICAINES




La décolonisation, la résistance à l'inique, la lutte contre l'ostracisation de l'Homme par l'Homme n'aura servi à rien en Afrique si les nations qui hier ont résisté à l'impérialisme se comportent aujourd'hui vis à vis des ressortissants de leurs voisins africains comme de vulgaires contrées ultra-capitalistes et xénophobes (les 2 étant souvent liées...) Si une nation africaine, parce que connaissant un boom économique passager, oublie les principes DE SOLIDARITÉ des pères fondateurs des indépendances au profit d'une volonté de développement isolé en méprisant ses nations sœurs , elle ne devra pas s'étonner de voir ses voisins la lâcher lorsque les hyènes droit-delhommiste (pilotés par qui l'on sait...) viendront demander des sanctions contre cette nation ( précisément lorsque celle ci commettra des exactions sur les populations africaines ayant immigrées dans le dit pays).

La stratégie de l'oligarchie mondialiste va dans le sens de déstabiliser, attaquer la souveraineté des nations émergentes, mais ces dernières ne doivent pas prêter le flanc de l'accusation en se comportant étatiquement BESTIALEMENT vis à vis d'autres citoyens africains.

Que les dirigeants des nations de la TERRE MÈRE se souviennent que si l'Afrique est un corps on ne peut pas se réjouir ou crier victoire lorsque seul le bras droit bouge tandis que le reste du corps reste paralysé. 

CELUI QUI RETROUVE LA MOTRICITÉ POLITIQUE doit tout faire pour contribuer à ce que le corps ENTIER reprenne vie.. 

Pourquoi? Car la partie du corps qui fonctionne ne pourra jamais vivre et marcher seule, au risque de finir aux marchés du don d'organe, paroxysme macabre de la société capitaliste . COMPRENNE QUI DEVRA


~ Kemi Seba

samedi 27 décembre 2014

La relation secrète entre les Noirs et les Juifs : Le Brésil



Au Brésil, où la plupart de nos ancêtres kidnappés ont été envoyés, un érudit, juif Arnold Wiznitzer est plus explicite sur la participation juive :

"Outre leur position importante dans l'industrie du sucre et de la fiscalité agricole, ils ont dominé le commerce des esclaves. De 1636 à 1645 un total de 23 163 esclaves noirs d'Afrique sont d'arrivés et ont été vendus pour 6.714.423 florins. La Compagnie des Indes occidentales, qui a monopolisé les importations d'esclaves d'Afrique, a vendu des esclaves aux enchères publiques contre paiement en espèces. L'argent était principalement entre les mains des Juifs. Les acheteurs présents aux ventes aux enchères étaient presque toujours des Juifs, et c'est en raison de ce manque de concurrents qu'ils pouvaient acheter des esclaves à bas prix.
"D'autre part, il n'y avait également pas de concurrence dans la vente des esclaves pour les propriétaires de plantations et autres acheteurs, et la plupart d'entre eux ont acheté des esclaves  à crédit payable à la prochaine récolte en sucre. Les bénéfices pouvant aller jusqu'à 300 % de la valeur d'achat étaient souvent réalisé avec des taux d'intérêt élevés .... S'il arrivait que la date d'une vente tombée lors d'une fête juive la vente aux enchères devait être reportée. Cela s'est produit le vendredi 21 Octobre, 1644. "


~ Arnold Wiznitzer

Extrait de The Secret Relationship Between Blacks & Jews, Vol. 1. 

Traduction : Franswa Makadal

LES TRADITIONALISTES


Les grands dépositaires de cet héritage oral sont ceux que l’on appelle les « traditionalistes ». Mémoire vivante de l’Afrique, ils en sont les meilleurs témoins.


Qui sont ces maîtres ?
En bambara, on les appelle Doma, ou Soma, les « Connaisseurs », ou Donikéba « Faiseurs de connaissance ». En peul, selon des régions, on les appelle Silatigi, Gando ou Tchiorinké, mots comportant le même sens de « connaisseur ».
Ils peuvent être Maîtres initiés (et initiateurs) d’une branche traditionnelle particulière (initiations du forgeron, du tisserand, du chasseur, du pêcheur, etc.) ou bien posséder la connaissance totale de la tradition dans tous ses aspects.
Ils existe ainsi des Doma qui connaissent la science des forgerons, celle des pasteurs, des tisserands, aussi bien que des grandes écoles initiatiques de la savane, telles que, par exemple, au Mali, le Komo, le Koré, le Nama, le Dô, le Diarrawara, le Nya, le Nyaworolé, etc.
Mais ne nous y trompons pas : la tradition africaine ne coupe pas la vie en tranches et le Connaisseur est rarement un « spécialiste ». Le plus souvent, c’est un « généraliste ».
Le même vieillard, par exemple,aura des connaissances aussi bien en science des plantes (connaissance des propriétés bonnes ou mauvaises de chaque plante) qu’en « science des terres » (propriétés agricoles ou médicinales des différentes sortes de terre), en « science des eaux », en astronomie, cosmogonie, psychologie, etc.
Il s’agit d’une science de la vie dont les connaissances peuvent toujours donner lieu à des utilisations pratiques.
Et quand nous parlons de sciences « initiatiques » ou « occultes », termes qui peuvent dérouter le lecteur rationaliste, il s’agit toujours, pour l’Afrique traditionnelle, d’une science éminemment pratique consistant à savoir entrer en relation appropriée avec les forces qui sous-tendent le monde visible et qui peuvent être mises au service de la vie.

Conservateur des secrets de la Genèse cosmique et des sciences de la vie, le traditionaliste, doué en général d’une mémoire prodigieuse, est souvent aussi l’archiviste des événements passés transmis par la tradition, ou des événements contemporains.
Une histoire qui se voudrait essentiellement africaine devra donc nécessairement
s’appuyer sur l’irremplaçable témoignage des Africains qualifiés. « On ne coiffe pas une personne en son absence », dit l’adage.

Les grands Doma, ceux dont la connaissance était totale, étaient connus et vénérés et l’on venait de loin faire appel à leur savoir et à leur sagesse.
D’une manière générale, les traditionalistes furent écartés, sinon pourchassés, par la puissance coloniale qui s’efforçait, cela va de soi, de déraciner les traditions locales afin de semer ses propres idées car, dit-on, « On ne sème ni dans un champ planté ni dans la jachère ». C’est pourquoi l’initiation se réfugia le plus souvent dans la brousse et quitta les grandes villes, dites Tubabudugu « villes de blancs » (entendre des colonisateurs).
Il existe cependant encore, dans les différents pays de la Savane africaine constituant l’ancien Bafour — et sans doute ailleurs aussi — des « Connaisseurs » qui continuent de transmettre le dépôt sacré à ceux qui acceptent d’apprendre et d’écouter et se montrent dignes de recevoir leur enseignement par leur patience et leur discrétion, règles de base exigées par les dieux…
Dans un délai de dix ou quinze ans, tous les derniers grands Doma, tous les derniers vieillards héritiers des diverses branches de la Tradition, auront probablement disparu.
Si nous ne nous hâtons pas de recueillir leurs témoignages et leur enseignement, c’est tout le patrimoine culturel et spirituel d’un peuple qui sombrera avec eux dans l’oubli, abandonnant à elle-même une jeunesse sans racine.


~ Joseph Ki-Zerbo, "Histoire générale de l'Afrique - Volume 1, Méthodologie et préhistoire africaine"

l'Arabie, le berceau de la civilisation



L'Honorable Elijah Muhammad nous a enseigné que l'Arabie était le berceau de la civilisation. Beaucoup d'Afrocentristes sont devenus fous par rapport à cet enseignement, pensant que l'Honorable Elijah été méprisant envers l'Afrique. Pour deux raisons, ces chers personnes ne doivent pas être bouleversés:



1.] Un bébé n'est pas né ou issu d'un berceau. Un bébé est seulement déposé là par la suite. L'Arabie comme berceau ne détrône pas l'Afrique (à l'ouest de la mer Rouge) en tant que Mère.
2.] Les données scientifiques confirme désormais pleinement ce fait.
Les données génétiques prouvent que: «l'Arabie était en effet la première étape dans la propagation de l'homme moderne».

Verónica Fernandes et al, “The Arabia Cradle: Mitochondrial Relicts of the First Steps along the Southern Route out of Africa,” The American Journal of Human Genetics 90 (2012): 1-9.

"Les chercheurs européens disent que les études génétiques suggèrent que les premiers humains qui quittent la Corne de l'Afrique pour le reste du monde s'installent d'abord en Arabie."
"L'Arabie a vu premiers humains hors d'Afrique", Science News, UPI.com, 1/26/2012:http://www.upi.com/Science_News/2012/01/26/Arabia-saw-first-humans-out-of-Africa/UPI-65001327616469/#ixzz1ksJQNUqh

L'archeo-génétique indique que le groupe africain de d'ancêtres qui a donné naissance à la population humaine d'aujourd'hui a migré hors d'Afrique vers l'Arabie il y a environ 70.000 ans. Richard Gray, écrivant pour le Telegraph [UK] a annoncé le 9 mai 2009:

"La race humaine tout entière hors d'Afrique doit son existence à la survie d'une seule tribu d'environ 200 personnes qui a traversé la Mer Rouge il y a 70000 années, les scientifiques l'ont découvert ... Les recherches menées par des généticiens et des archéologues ont permis de retracer les origines de l'homo sapiens moderne revenant à un seul groupe de personnes qui ont réussi à passer de la Corne de l'Afrique à l'Arabie. De là, ils ont continué à coloniser le reste du monde."
Richard Gray, “African tribe populated rest of the world,” http://www.telegraph.co.uk/science/science-news/5299351/African-tribe-populated-rest-of-the-world.html.

FAIT: le premier lieu les migrants sortis d'Afrique ont atterri fut l'Arabie, et là ils se sont développé durant des millénaires avant de partir peupler d'autres parties du monde.

Ne vous fâchez pas, mettez-vous à jour:

P.A. Underhill et al, “The Phylogeography of Y chromosomes binary haplotypes and the origins of modern human populations,” Annals of Human Genetics 65 (2001): 43-62.

J.R. Luis et al, “The Levant versus the Horn of Africa: Evidence for Bidirectional Corridors of Human Migrations,” American Journal of Human Genetics 74 (2004): 532ff.

Bernard Vandermeersch, “The Near Eastern Hominids and the Origins of Modern Humans in Eurasia,” in Takeru Akazawa, Kenichi Aoki, and Tasuku Kimura (edd.), The Evolution and Dispersal of Modern Humans in Asia (Tokyo: Hokusen-sha, 1992): 29-38.

P. Andrews, W.R. Hamilton and P.J. Whybrow, “Dryopithecines from the Miocene of Saudi Arabia,” Nature 274 (1978): 249-51.

Michael D. Petraglia, “The Lower Paleolithic of the Arabian Peninsula: Occupations, Adaptations, and Dispersals,” Journal of World History 17 (June 2003): 144-179.

Norman M. Whalen and David E. Peace, “Early Mankind in Arabia,” ARAMCO World 43:4 (1992): 20ff.

Jeffrey I. Rose and Michael D. Petraglia, “Tracking the Origin and Evolution of Human Populations in Arabia,” in Michael D. Petraglia and Jeffrey I. Rose (edd.), The Evolution of Human Populations in Arabia: Paleoenvironments, Prehistory and Genetics (London and New York: Springer, 2009) 1-12.

"Nous, la tribu de Shabazz, dit Allah (Dieu), avons été les premiers à découvrir la meilleure parti de notre planète pour y vivre. La riche vallée du Nil de l'Egypte et le siège actuel de la ville sainte, de La Mecque, en Arabie." 

~ L'honorable Elijah Muhammad, message to the Blackman.

Attention: Avant de vous mettre en colère et de répondre à nouveau à ce poste avec colère: stop, faites un peu de "Mooo Saaa" pour vous calmer, et vérifier les sources ci-dessus. Puis revenez vers moi.

~ Dr Wesley Muhammad

Traduit par Franswa Makandal

jeudi 11 décembre 2014

Spécificité d'une transformation sociale haïtienne.

Cérémonie du Bwa Kayiman


En Haïti, le travail de la conscientisation de la masse doit s'accompagner d'une désaliénation perpétuelle. La politique de diabolisation et d'infériorisation de tout ce qui touche au schème religiosoculturel de la population entamée depuis la colonie, pour contenir les esclaves dans leur carcan et assurer la perduration de la structuration économique esclavagiste au profit de la métropole française, a traversé plus de deux siècles d'indépendance, en alternant force brutale et humiliation pour continuer l'exploitation de la population par un petit groupe qui se croit étranger. Ces incessants assauts, au lieu de supprimer la culture populaire, ont renforcé sa résistibilité. C'est ainsi que ces outils culturels ont contribué activement au renversement du système colonial esclavagiste, et assumé l'imperméabilité et la capacité de résistance énorme qu'a le peuple devant l'adversité. Alors, si la maîtrise de la culture du milieu populaire constitue un point important dans le processus de conscientisation, en ce qui concerne Haïti, elle est l'un des points fondamentaux, puisque la culture populaire est un lieu de dénigrement intense, où, sans aucune compréhension, elle sert de stigmate, que ce soit à travers la langue parlée par la population ou ces différentes autres formes de manifestation.

Le travail de désaliénation, et d'acceptation totale de soi comme personne historique, comme acteur, devant agir sur les conditions sociales imposées par le système capitaliste dans la société, doit se faire dans, et à travers la culture populaire. Une culture non considérée comme quelque chose d'immuable ou statique, mais plutôt comme la conçoit le courant interactionniste, où elle est présentée comme "inséparable des interactions sociales qui la produisent, dans des contextes variés et instables où cette (culture) est sans cesse appropriée, transformée, adaptée par des individus en situation. Ici, la culture n'est plus considérée comme existence en soi, mais comme un ensemble de ressources symboliques et sociales que des individus peuvent (ou non) mobiliser en situation. Il faut plutôt considérer la culture comme un processus de production sociale. Elle sera donc toujours abordée en lien avec les structures sociales et les rapports sociaux au sein desquels s'opère son émersion".

Dans le processus de conscientisation, la culture joue également le rôle de renforcement de l'identité nationale. La notion d'identité est souvent employée comme équivalente à la culture, elle s'en distingue pourtant au moins sur un plan : "Si la culture peut fonctionner sans conscience identitaire, et relève donc en grande partie de processus inconscients, la notion d'identité renvoie, quant à elle, à une norme d'appartenance nécessaire consciente, puisqu'elle implique un positionnement social et symbolique explicite de la part de l'acteur social". Le sentiment d'appartenance qu'implique le concept d'identité est indispensable pour arriver à se considérer comme responsable de son devenir social à l'intérieur du groupe sociétal. Contrairement à l'idée façonnée par les puissances capitalistes, comme quoi le développement, la démocratie, la modernité doivent sortir de l'extérieur pour être appliqués dans les pays de la périphérie au profit de leurs transformations sociales. Il est important, à travers le processus de la prise de conscience, d'amener la population à penser son propre paradigme de développement, à voir la nécessité de prendre son avenir politique en main. Le processus de transformation doit en fin de compte amener la population à comprendre les incidences de l'éducation traditionnelle sur la formation de ses progénitures et agir pour la transformer.

Source : Mise en place des structures et problématique fonctionnelle de l'école haïtienne 

LES QUATRE NIVEAUX DE CONSCIENCE

Se préoccuper de savoir à qui on s'adresse implique une typologie, dont Colette Humbert nous propose une approche que nous reprendrons dans les grandes lignes.



CONSCIENCE SOUMISE


- fatalisme, résignation, sentiment de culpabilité
- soumission au jeu de forces perçues comme irrationnelles
- intégration passive dans l'ordre social établi
- traditionalisme
- non-perception des rapports dialectiques entre la nature et l'homme, la culture et l'homme, l'histoire et l'homme.


CONSCIENCE PRE-CRITIQUE


- émergence comme sujet
- insatisfaction du statu quo
- ressentiment confus et global contre les privilégiés
- passage d'une solidarité familiale ou communautaire à une solidarité plus large
- Remise de ses intérêts à de nouveaux notables, à de nouvelles autorités


CONSCIENCE CRITIQUE INTEGRATRICE (ou "réformiste" comme l'a nommée une camarade de l'Association populaire d'entraide)


- volonté de déterminer son propre devenir
- volonté de compter sur ses propres forces et ses potentialités
- passage à une solidarité socio-professionnelle d'intérêts (syndicalisme)
- passage du "perçu" à l'analyse
- volonté de se poser en partenaire des pouvoirs dominants
- acceptation des structures hiérarchiques autoritaires, du fonctionnement institutionnel...


CONSCIENCE CRITIQUE LIBERATRICE


- clarification de sa propre position socio-politique, en particulier chez les membres de la petite-bourgeoisie ou de l'appareil d'encadrement capitaliste
- recherche de nouvelles relations interpersonnelles et de nouveaux rapports sociaux
- dialectique permanente action/réflexion/action

Source : Colette Humbert : "la conscientisation" (éditions L'Harmattan, épuisé)


mardi 9 décembre 2014

Ce qu'a déclaré Wobogo, le Moro Naba, Roi des Mossi (Burkina Faso), au Capitaine français Restenave en 1895.



"Je sais que les Blancs veulent me tuer pour prendre mon pays, et pourtant vous prétendez que vous m'aiderez à organiser mon pays.

Mais je trouve mon pays bien comme il est. Je n'ai pas besoin d'eux. Je sais ce qui est nécessaire pour moi et ce que je veux. J'ai mes propres commerçants. Considérez-vous chanceux que je n'ordonne pas que l'on coupe votre tête.

Allez-vous en maintenant, et surtout, ne revenez jamais . "

~ Traduction de Franswa Makandal

lundi 8 décembre 2014

ZOO HUMAIN ET POLÉMIQUE EXHIBIT B(LACK): QUAND AURONS-NOUS LE COURAGE DE RÉALISER A NOTRE TOUR "EXHIBIT SLAVE-MASTER"?

La prétendue exposition dénonçant la négrophobie...


Résumé des faits: Brett Bailey, scénariste sud-africain, Blanc, se présentant comme étant un militant antiraciste, a suscité la colère de quelques associations afro-diasporiques après qu'il ait mis en scène (dans l'optique de dénoncer la négrophobie, d'après LUI...) des Noirs dans des zoos humains.
Les associations concernées dénoncent une oeuvre artistique relayant les pires clichés négrophobes, montrant des hommes et des femmes noirs inanimés, muets, derrière des cages, COMME au bon temps des colonies.

S'en sont suivies des manifestations (visant à déprogrammer cette exposition) organisées par le Collectif anti-exhibit B.


J'ai longtemps refusé de me prononcer sur ce thème, ne me sentant absolument pas touché par la bêtise ou la negrophobie ignorante et silencieuse de l'antiraciste Bailey, qui croyait sans doute bien faire (mais qui, prisonnier d'un système de pensée qui a propagé l'image de l'Homme nègre émasculé, a finalement illustré ce que LUI MÊME ÉTAIT CENSÉ combattre).

Le metteur en scène Brett Bailey.... L'antiraciste prisonnier de ses clichés racistes...


Mais en échangeant avec certains de mes partisans que j'aime profondément, qui étaient sincèrement heurtés par cette exposition, j'ai décidé de prendre en compte leur douleur , en ayant toujours pour objectif de placer au cœur de cette problématique les notions fondamentales d'anti-victimisation et d'auto-détermination.

Et le résultat de ce cheminement nous a amené à une question fondamentale, qui, à notre sens, mérite réflexion.

L'adage qui dit que "Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur" peut être remplacé dans ce contexte par "Tant que les lions n'auront pas leurs propres metteurs en scène, les PRÉTENDUS RÉALISATEURS de l'AUTRE CAMP" continueront de glorifier ou de taire la responsabilité de l'oppresseur".

Plutôt que de leur demander qu'ils changent leur façon de parler de nous, ne provoquerions-nous pas un séisme plus efficient si à notre tour nous décidions, TRÈS SIMPLEMENT, grâce à nos metteurs en scène afro de talent, d'exposer LA FAÇON DONT LE MAÎTRE ESCLAVAGISTE D'HIER (et d'AUJOURD’HUI) opère face à nous?

Ne ferions-nous pas plus de bruit si nous mettions à nu la façon dont le capitalisme additionné au suprématisme oligarchique occidentalo-centré fonctionnait face au peuple à la peau d'ébène??

Ne serions-nous pas plus EFFICACES si nous demandions à nos frères de douleurs blancs (et ils sont plus nombreux qu'on ne le pense) qui se sentent solidaires de notre lutte qu'ils viennent participer avec nous à cette mise en scène, exposant le regard du LION et non plus du chasseur sur l'Histoire de l'HOMME NOIR??

NE SERIONS NOUS PAS DES PLUS EFFICACES si dans une pièce INTITULÉE "EXHIBIT SLAVEMASTER", on disséquait au cours de l'HISTOIRE les différentes façons dont l'esclavagiste mondialiste opérait sur nous, du NÉGRIER APATRIDE D'HIER à l'exploitant ultra-capitaliste et immagrationiste d'aujourd'hui (qui se présente comme un ami alors qu'il est en réalité notre pire ennemi, à l'image du bienveillant JACQUES ATTALI par exemple...) ?

Le système ne deviendrait t'il pas fou si à notre tour on racontait NOTRE HISTOIRE et qu'on l'exposait de manière claire, et partant de NOTRE VÉCU ET RESSENTI?

Que dirait la LICRA et SOS RACISME qui crie à l'antisemtisme à chaque seconde mais vont jusqu'à défendre hystériquement Bailey dans sa pièce, sans chercher à entendre le ressenti des personnes blessées par cette exposition?

Ne serait-il pas temps de changer de mode OPÉRATOIRE, afin de ne plus leur courir après pour exiger qu'ils changent, mais à notre tour, raconter notre PROPRE HISTOIRE, et , en provoquant le système, leur faire comprendre qu'à chaque fois qu'ils nous mépriserons, ils nous renforceront encore plus notre conviction sur la nécessité pour nous-même de produire nos propres schémas d'expression et de développement?

LA QUESTION EST: VEUT-ON MOURIR EN ETANT LIE au MAÎTRE? OU VEUT ON SE DÉVELOPPER SANS LUI? Si la deuxième option est la solution, alors chaque poussée négrophobe sera vue par nous comme une BENEDICTION, qui nous poussera à emprunter le chemin de l'AUTO-DÉTERMINATION.

A TOUS LES FRÈRES ET SŒURS, ACTEURS INDÉPENDANTS, OPPOSES A LA NEGROPHOBE DOMINATION, QUE VOUS SOYEZ NOIRS OU BLANCS, il est sans doute temps de montrer que ce n'est pas le système qui donne le TEMPO, mais le peuple lui-même.

A CHACUN DE FAIRE SES CHOIX. Attendre que les tenants du système nous fassent une place dans leur paradigme, ou développer puissamment le NÔTRE.

Kemi Seba, essayiste panafricaniste et chroniqueur politique TV, chercheur en philosophie et sciences politique à l'Institut Cheikh Anta Diop du Gabon, conférencier dans les Universités d'Afrique de l'ouest spécialisé sur la panafricanisme et la négritude.