vendredi 31 octobre 2014

Autodétermination, Anti-victimisation & Virilité du peuple : de la Négritude à la Supra-Négritude






Comme la plupart d’entre vous le savez, la négritude est un puissant courant intellectuel poético-politique né dans les années 30 en France, à Paris, prônant le sursaut de virilité (surtout à travers Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas) des Noirs à l’époque colonisés, et visant à unifier les Noirs du monde entier en proclamant leur unité culturelle. La négritude est née en réaction au colonialisme violent véhiculé par l’oligarchie française, pour qui les Noirs n’étaient qu’un bétail fait pour servir les Blancs.

Césaire et ses compagnons ont conceptualisé ce courant en s’armant principalement d’une donnée non exclusive, mais décisive, qui était la suivante : rendre mélioratif ce que l’oligarque blanc avait jadis façonné en péjoratif : de la honte d’être Nègre, on passe à la fierté d’être Nègre. Le terme « nègre », auparavant objet de raillerie, devient le porte-étendard de la fierté de soi en tant qu’individu de couleur noire. Il s’agit avant tout d’un rempart à l’assimilation (qui implique le reniement total de son identité au profit des coutumes de la terre étrangère que l’on fait siennes), d’une critique viscérale et frontale de l’universalisme français. Mais leur démarche n’est pas allée au-delà des mots pour s’aventurer sur le terrain politique. En effet, bien qu’étant en rupture avec la France, ces auteurs n’ont jamais prôné l’indépendance qui pourtant leur tendait les bras…

En théorie, la négritude (qui en aucun cas ne prônait le racisme « anti-Français » ou anti-Blanc) se voulait être une ode au retour à soi, anticolonialiste, et donc, de facto, refusant le projet oligarchique français visant à faire des Noirs des citoyens de la France. Mais concrètement, politiquement, Césaire, Damas et Senghor étaient, chacun à leur façon, tenus au système français dont ils fustigeaient pourtant publiquement les errances vis-à-vis de notre peuple. Aimé Césaire était sans doute, politiquement, le moins francophile. Communiste, il était maire de Fort-de-France. Résolument anticolonialiste, ce qui l’intéressait, plus que la France était le sort de son île et son peuple où qu’il soit dans le monde. Ce qu’il dénommait la « négritude » (ici, le concept définit le genre nègre dans son ensemble, et non plus simplement la fierté d’être un Noir). Mais pour des raisons que certains qualifient de « stratégie politique », Césaire refusa l’indépendance de la Martinique, et se prononça pour une autonomie politique. Quoi qu’il en soit, Aimé Césaire prônait l’antivictimisation de tout son être. N’est-ce pas lui qui, en 2005, écrit dans son ouvrage Nègre je suis, Nègre je resterai : « Nous ne pouvons pas passer notre temps à dire : C’est la France qui est responsable. » Nous devons d’abord nous prendre en mains ; nous devons travailler, nous devons nous organiser, nous avons des devoirs envers nous-mêmes ; Sortir de la victimisation est fondamental. C’est une tâche peu aisée. L’éducation que nous avons reçu et la conception du monde qui en découle sont responsables de notre irresponsabilité. Avons-nous jamais été responsables de nous-mêmes ? Nous avons toujours été sujets, colonisés. Il en reste des traces. »

Léon Gontran Damas, bien que très peu francophile dans ses textes, consentit tout de même à lier des amitiés avec certains socialistes français, devenant lui-même membre de ce courant politique. Son but étant de rénover sa terre, c’est donc sans hésitation que Damas accepta la fonction de député français de Guyane ; Evidemment, l’accuser d’avoir été un amoureux de la France serait une hérésie. Il ne l’aimait pas particulièrement, tous les spécialistes de Damas le savent. Dans le même temps, il semble évident que le poète ne croyait pas la Guyane capable d’obtenir une indépendance concrète, d’un point de vue administratif et politique.

Léopold Sédar Senghor était le plus hystériquement proche de la France, et ne s’en cachait pas. Humaniste convaincu, il voulait la réunion des peuples français et afrodescendants, et n’hésita pas, avant l’indépendance, à accepter plusieurs postes ministériels. Quant le Sénégal se décolonisa, il devint président de la République, et orienta son pays vers une histoire précipitée avec la France. En ce sens, il s’opposa à Cheikh Anta Diop, qui voulait, à travers ses travaux, pousser les Noirs à s’aimer eux-mêmes en connaissant leur passé, avant d’aimer le reste de l’humanité.

Telle est donc la définition de « négritude » prescrite par ses fondateurs. Une exaltation de la fierté de soi, une ode à l’antivictimisation, à l’unité des Noirs du monde entier. Un contre-pied linguistique de premier plan (créé en réaction à l’hégémonie impériale voulant l’assimilation : jadis honni, le mot « nègre » devient empreint d’honneur et donneur de leçons), mais étant toujours plus, tel Senghor, ou moins, tels Césaire et Damas, politiquement lié à la France et, plus largement, à l’Occident. Il y a dans la négritude originelle une ode poétique à l’indépendance, mais qui, au niveau de la cohérence, n’a pas été matérialisée politiquement par les initiateurs de ce courant, pourtant tous dotés d’une grande intelligence. Et c’est en tenant compte de toutes ces données qu’il convient d’appréhender ce que j’ai conceptualisé comme étant la supra-négritude.

Question légitime : que signifie ce terme, de manière synthétique ? Dans « supra-négritude » il y a « supra », et « négritude ». Etymologiquement, « Supra » vient de l’adverbe latin supra qui signifie « au-dessus de, supérieur à, en haut ». Il renvoie à l’action de transcender (ce qui veut dire prendre les aspects positifs du concept de base, mais le dépasser), aller au-delà, voire plus loin.

La supra-négritude est donc la tendance intellectuelle noire transcendant la négritude du commencement, dans la mesure où elle prône l’indépendance, et l’applique. Elle rejette la trop simple autonomie, qui n’est liberté provisoire et partielle, la dépendance, la départementalisation de nos territoires. Son salut se trouve dans la séparation pure et simple de l’Occident. La supra-négritude ne naît pas en réaction au racisme de l’oligarchie blanche. Elle nous encourage à abandonner l’appellation d’esclave qu’est le mot « nègre » (création lexicale oligarchique occidentale), afin de nous voir pour ce que nous sommes, à savoir le peuple premier, la sève de la civilisation, le peuple du commencement, celui né avec l’apparition de la Terre. Dans ce paradigme, le racisme caucasien n’est qu’un détail de notre raisonnement, il est de la taille d’un microbe historique au regard de la grandeur (et de l’étendue) de notre histoire. Parce qu’étant, justement, un détail, il ne peut y avoir de fixation psychique sur lui (le racisme caucasien), ni aucun concept politique lié à ses pays, que ces concepts soient l’autonomie politique césairienne, ou la dépendance senghorienne.

La supra-négritude a pour postulat que nous sommes ni pour le marxisme (comme Césaire), ni pour le socialisme (comme Damas), ni pour l’occidentalolâtrie (comme Senghor), mais pour un séparatisme total et réel par rapport à l’Occident, d’un point de vue politique, économique, culturel, spirituel et psychologique. De facto, qu’il soit en Occident, en Orient ou ailleurs, qu’il soit européen, arabe, juif ou autre, parce qu’il est né après nous, Africains, le « Blanc » n’a aucune légitimité à agir avec nous comme si nous, étions les enfants, et lui, le parent.[...]


~ Kemi Seba, Supra-négritude




Kemi Seba, devant une main d'or comble, décrit avec la subtilité qu'on lui connait, lors d'un discours mémorable au Théâtre de la Main d'Or, le concept de Supra-Négritude.



En rappelant la nécessité de se rapatrier, ou bâtir une communauté afro-diasporique en Occident, refusant ainsi l'assimilation à marche forcée du gouvernement, sans pour autant déroger aux lois de notre patrie. 


samedi 25 octobre 2014

Extrait de "The ballot or the bullet"







Par « bulletin de vote », j’entends « LIBERTÉ ». Ne savez-vous donc pas que – et sur ce point, je suis en désaccord avec Lomax – le bulletin de vote a plus d’importance que le dollar ? Si je peux le prouver ? Mais bien sûr. Regardez les Nations-Unies. À l’ONU, il y a des nations pauvres : pourtant ces nations pauvres peuvent, en réunissant leur force que représentent leur voix, empêcher les nations riches de bouger. Une nation, une voix : toutes les voix sont égales. Et lorsque ces frères d’Asie, d’Afrique et des parties sombres du monde s’unissent, leurs voix ont assez de force pour tenir l’Oncle Sam en échec. Donc le bulletin de vote est bien ce qui importe le plus.

En ce moment même, dans ce pays, si vous et moi, 22 millions d’Afro-Américains …Oui c’est ce que nous sommes : des Africains qui se trouvent en Amérique. Vous n’êtes rien d’autre que des Africains. Pas autre chose. Vous devriez même aller plus loin et vous appeler des Africains et non plus des noirs. Les Africains ne vivent pas dans un enfer. Il n’y a qu’à vous que l’on fasse mener une vie d’enfer. Il n’est pas besoin de voter des lois relatives aux droits civiques pour les Africains. Un Africain peut, en ce moment même, se rendre où il lui plaît. Il suffit de s’enturbanner. C’est vrai, pour aller où il vous plaît, vous n’avez qu’à cesser d’être un noir. Changer de nom et faites-vous appeler Hougagagouba. Vous verre la stupidité de l’homme blanc. Car vous avez affaire à un imbécile. L’un de mes amis, qui a la peau très sombre, se coiffa un jour d’un turban et pénétra dans un restaurant d’Atlanta. C’était avant que les restaurants de cette ville ne se prétendissent intégrés. Il entra dans un restaurant blanc, alla s’asseoir, et ils le servirent, il dit : « qu’arrivera-t-il si un noir entrait ici ? ». Vous le voyez assis là, noir comme la nuit ! Et la serveuse qui, parce qu’il était enturbanné, daignait le regarder, de lui répondre : « Mais y’a pas un nègre qui aurait l’audace d’entrer ici » 

[...] 

Pour terminer, j’aimerais vous dire quelques mots de la Muslim Mosque que nous avons récemment fondée à New-York. C’est vrai, nous sommes musulmans, notre religion est l’islam, mais nous ne mélangeons pas notre religion et notre politique – nous ne le mélangeons plus. Nous gardons notre religion dans notre mosquée. Une fois nos offices terminés, nous nous engageons, en tant que musulmans, dans l’action politique, économique, sociale et civique. Nous y participons en tous lieux, en tout temps, et de toutes les façons aux côtés de tous ceux qui luttent pour mettre un terme aux maux politiques, économiques et sociaux, qui affligent les membres de notre communauté. 

La philosophie politique du nationalisme noir, cela veut dire que les noirs doivent décider de leur politique et commander aux politiciens de leur communauté, un point c’est tout. L’homme noir de la communauté noire doit rapprendre la science de la politique, afin qu’il sache ce que la politique est censée lui apporter en retour. NE gaspillez pas vos bulletins de vote. Un bulletin, c’est comme une balle. Ne votez pas tant que vous n’apercevez pas de cible et si la cible est hors d’atteinte, gardez votre bulletin en poche. La philosophie politique du nationalisme noir, on l’enseigne à l’école chrétienne. On l’enseigne dans la NAACP, dans les meetings du CORE, du SNCC et ceux des musulmans. On l’enseigne là où ne se rencontrent que des athées et des agnostiques. On l’enseigne partout. Les noirs en ont assez de l’indécision, de la lenteur et des compromis qui ont caractérisé jusqu'à présent notre lutte pour la liberté. Nous voulons la liberté immédiatement mais nous ne l’aurons pas en chantant «we shall overcome». Il nous faudra combattre jusqu’à ce que nous remportions la victoire. 

La philosophie économique du nationalisme noir consiste purement et simplement à dire que nous devons être maîtres de l’économie de notre communauté. Pourquoi des blancs devraient-ils tenir les banques de notre communauté ? Pourquoi l’économie de notre communauté devrait-elle être dans les mains de l’homme blanc ? Pour quelle raison ? Si un noir ne peut installer son commerce dans une communauté blanche, dites-moi pourquoi un blanc devrait installer le sien dans une communauté noire ? La philosophie du nationalisme noir consiste aussi à dire qu’il faut organiser la rééducation de la communauté noire en matière d’économie. Il faut montrer aux nôtres que lorsqu’on fait sortir un dollar de sa communauté pour le dépenser dans une communauté à laquelle on n’appartient pas, la communauté au sein de laquelle on vit s’appauvrit, tandis que celle dans la quelle on dépense son argent s’enrichit d’autant. Alors vous vous demandez pourquoi l’endroit où vous vivez est resté un ghetto ou une zone de taudis. Pour ce qui est de vous et de moi, non seulement nous perdons ce que nous dépensons en dehors de notre communauté mais encore l’homme blanc dicte ses conditions à tous les magasins de la communauté qui nous appartient ; si bien que même si nous dépensons notre dollar dans notre communauté, le soir venu, celui qui tient le magasin emporte notre argent à l’autre bout de la ville. Il nous tient dans un étau. 

Ainsi la philosophie économique du nationalisme noir consiste à dire qu’il est temps que les nôtres, dans toutes les églises, organisations civiques et ordre fraternels, comprennent qu’il importe que nous soyons maîtres de l’économie de notre communauté. Si nous possédons les magasins, si nous gérons les affaires, si nous nous efforçons d’établir un peu d’industrie au sein de notre communauté, nous créons une situation qui nous permet de donner du travail aux nôtres. Une fois que vous êtes les maîtres de l’économie de votre communauté, vous n’avez plus besoin de participer à des piquets ou à des boycotts ni de supplier un raciste du quartier des affaires de vous embaucher dans son entreprise. 

La philosophie sociale du nationalisme noir, cela veut dire que nous devons nous unir pour mettre un terme aux maux, aux vices, alcoolisme et autre toxicomanie qui détruisent la fibre morale de notre communauté. Nous devons par nos propres moyens élever le niveau de notre communauté afin de la faire passer à un niveau supérieur, nous devons faire en sorte que notre société soit belle afin que nous en soyons satisfaits et que nous n’allions pas courir le pays en essayant de nous faire admettre de force dans un milieu qui ne veut pas de nous. 

Ainsi je l’affirme en répandant l’évangile du nationalisme noir : nous n’avons pas l’intention d’inciter les noirs à réévaluer l’homme blanc – vous savez déjà ce qu’il vaut – mais de l’inciter à se réévaluer lui-même. Ne transformez pas l’esprit de l’homme blanc – vous n’y parviendrez pas et tout le battage que font ceux qui veulent en appeler à la conscience morale de l’Amérique est vain. Il y a longtemps que l’Amérique a perdu toute conscience. L’Oncle Sam n’a pas de conscience. Ces gens ne savent pas ce qu’est la morale. Ils ne s’efforcent pas de mettre fin à un mal parce que c’est un mal ou parce que c’est illégal ou immoral ; ils n’y mettent fin que si cela constitue une menace pour leur existence. Vous perdez votre temps à en appeler à la conscience morale de ce tombé d’Oncle Sam. S’il avait une conscience il réglerait cette affaire sans qu’il fût besoin de faire davantage pression sur lui. Aussi n’est-il pas nécessaire de transformer la mentalité de l’homme blanc. C’est la notre qu’il faut transformer. Vous ne parviendrez pas à modifier son attitude à notre égard. Ce qu’il faut, c’est que nous changions de mentalité dans nos rapports les uns avec les autres. Nous devons nous considérer les uns les autres avec des yeux neufs, comme frères et sœurs. Nous devons nous unir chaleureusement afin d’être en mesure de créer l’unité et l’harmonie dont nous avons besoin pour résoudre ce problème par nous-mêmes. Comment procéderons-nous ? Comment éviter la jalousie, la méfiance et la discorde au sein de notre communauté ? 


~ Malcolm X, avril 1964, Cleveland

Malcolm X : "J’aime le Congo. C’est mon pays. Et ce sont mes compatriotes que vos avions assassinent là-bas."








Le Congo, cette région de l’Afrique dont nous parlera ce soir notre hôte, qui est en route, constitue un bon exemple de ce que la presse peut faire au moyen des images qu’elle crée. En ce moment même, des villages congolais sans défense sont bombardés, des femmes, des enfants et des bébés noirs sont déchiquetés par les bombes lancées d’avions. D’où viennent ces avions ? Des États-Unis, oui et cela vous n’irez pas l’écrire. Vous n’irez pas écrire que les bombes lancées par des avions américains arrachent la chair des membres de femmes, de bébés et d’hommes noirs. Non, vous ne l’écrirez pas. Pourquoi ? Parce que ce sont des avions américains. Tant que ce sont des avions américains, l’opération est humanitaire. Tant qu’ils sont pilotés par des Cubains anti-castristes, tout va très bien. Parce que Castro est un mauvais bougre, et que tous ceux qui sont contre Castro, quoi qu’ils fassent, mènent une action humanitaire. Voyez comme ils sont malins ? Des avions américains, pilotés par des Cubains anti-castristes, bombardent des villages africains qui n’ont aucun moyen de défense contre les bombes, et ces bombes coupent des femmes en morceaux. Quand on bombarde, on ne se préoccupe pas de savoir où la bombe explose.

Il s’est passé la même chose lorsqu’on a lancé la bombe sur les Japonais à Hiroshima. Ils n’accordent même pas une pensée au fait qu’ils jettent leurs bombes sur les Congolais. Et vous, vous qui courez le pays en vous désolant de la mort de quelques otages blancs, vous avez perdu l’esprit, oui l’esprit. Ils se servent de la presse, experte en l’art de créer des images, pour vous dominer et font passer le meurtre massif et de sang-froid pour une entreprise humanitaire. Là-bas, des milliers de noirs meurent dans la boucherie mais dans vos cœurs il n’y a pas de trace de compassion pour eux parce qu’on a réussi à vous faire prendre la victime pour l’assassin pour la victime. Mais devrions éclater de rage, vous et moi intelligemment, bien entendu. 

Progressons encore d’un pas avant l’arrivée de notre hôte car il faut que vous voyiez de quelle façon ils utilisent la presse pour faire des réputations. Je ne condamne pas tous les journaux sans distinction : certains sont très bien mais la plupart ne le sont pas. Prenons l’exemple de Tschombé : Voilà un homme que vous ne devriez jamais laisser débarquer en Amérique. Il n’y a jamais eu pire africain que lui. Il assassine de sang-froid. Il a assassiné Patrice Lumumba, le légitime premier ministre du Congo. Que s’est-il passé à l’époque ? Ils se sont servis de leur presse pour lui faire une bonne réputation. Oui de la presse américaine. Voilà un assassin qui tu de sang-froid non pas le premier venu mais le président du Conseil et ils se servent de leur presse pour le faire accepter du monde entier. 

Jamais le monde ne l’admettra. Le monde n’est pas à ce point stupide, ni si facile à duper. Certains des noirs de ce pays sont bêtes mais nous ne le sommes pas tous. Seuls quelques uns le sont. Et ceux qui ne se sont pas laissé duper feront tout ce qu’il faut pour empêcher cet homme de mettre le pied sur ce continent. Il devrait avoir peur de se rendre en Amérique. Pourquoi ? Parce qu’on nous a dit, à vous et à moi, que nous venions du Congo. N’est-ce pas cela qu’ils vous ont dit et enseigné à l’école ? Ainsi nous venons du Congo. Nous sommes des sauvages, des cannibales, etc., originaires du Congo. J’aime le Congo. C’est mon pays. Et ce sont mes compatriotes que vos avions assassinent là-bas. 

Ils prennent Tshombé et le soutiennent à force de dollars américains. Ils se servent de la presse américaine pour glorifier son image. Et la première chose qu’il fait, qu’elle est-elle ? Tshombé est un assassin payé par les USA pour gouverner le Congo. Oui tout se résume à cela. On peut l’exprimer à grand renfort de belles paroles mais nous ne voulons pas de belles paroles pour décrire une situation répugnante. Tshombé est un tueur à gages du gouvernement américain et c’est sur les impôts que vous payez que ce gouvernement prend de quoi le rémunérer. 

Pour vous montrer comment pense ce tueur à gages, voyons ce qu’il a commencé à faire. Il a engagé d’autres tueurs à gages en allant chercher des mercenaires en Afrique du sud. Qu’est-ce qu’un mercenaire ? Un tueur à gages, rien d’autre ! Qui les paie ? Les USA par l’entremise de Tshombé. Ils font de même ici avec nous. Ils prennent un noir à leurs gages, en font un gros bonnet, un porte-parole de la communauté et ce noir vient dire à la communauté de se joindre à nous dans l’organisation et ils finissent par s’emparer de l’organisation. Ils finissent par remettre un Prix Nobel de la paix à ce noir et des médailles. Ils donneront sans doute le Prix Nobel à Tshombé l’an prochain pour l’œuvre qu’il accomplit en ce moment. En tout cas je m’attends à ce qu’ils lui attribuent parce qu’il fait du bon boulot. Pour qui ? Pour « l’homme ». 

Donc les mercenaires arrivent au Congo et qui les fait accepter ? La presse. La presse ne les présente pas comme des tueurs à gages ou comme des assassins. Ce sont nos frères congolais de Stanleyville, qui défendent leur pays, que les journaux présentent comme des rebelles, des sauvages et des cannibales. Sachez-le, mes frères, la presse a une grave responsabilité. Elle est dans certains cas coupable de complicité car en laissant utiliser pour faire passer les assassins pour des victimes et les victimes pour des assassins, la presse se rend complice du criminel. Les journaux se laissent utiliser comme armes aux mains des vrais coupables.[…] 

Lorsque des noirs de ce pays ne s’en laissent pas imposer par cet homme, la presse commence aussitôt à les traiter d’irresponsables ou d’extrémistes. Ils sortent tous ces vieux qualificatifs négatifs et notre réaction, à vous et à moi, c’est de battre en retraite. Non que nous sachions quoi que ce soit de ces noirs mais à cause de l’image ainsi donnée d’eux par « cet homme ». Et si vous remarquez tous ceux qui prennent fermement position contre cet homme… 

Je dis « cet homme », vous savez de qui je veux parler. Je parle de l’homme qui pratique le lynchage, la ségrégation et la discrimination, de l’homme qui opprime et exploite, de l’homme qui nous interdit, à vous et à moi, d’avoir à Harlem des établissements scolaires convenables. C’est de cet homme, quel qu’il soit, que je vous parle. Je suis obligé de l’appeler « cet homme » sans préciser davantage parce que sinon je me ferais traiter de raciste. Ce que je ne suis pas. Je ne suis pas contre quelqu’un du fait de sa race mais bien en raison de ses actes. Et s’il agit mal, nous devons l’en empêcher par tous les moyens nécessaires. 

Noter bien ce ci : tant que les noirs du Congo étaient victimes de massacres en masse, personne ne protestait. Mais dès que les vies de quelques blancs ont été en jeu, le monde entier a poussé une clameur d’indignation. Qui la lui a fait pousser ? La presse. La presse a révélé que 2000 blancs étaient gardés en otages. Si un blanc se faisait tuer, les journaux se répandaient en gros titres. Mais les Africains, nos frères de Stanleyville, n’en ont pas tué un seul avant l’arrivée des parachutistes. Si les parachutistes n’avaient pas envahi leur terre, personne n’aurait été tué. Jusque-là, il n’y avait pas eu de tués. Bien des gens disent que ce ne sont pas nos frères de Stanleyville qui les ont tués mais les parachutistes et les mercenaires qui ont ouvert le feu sur tout le monde. 

Vous croyez que j’invente ? J’étais à Londres dimanche dernier et j’ai lu dans le Daily express (du 3 décembre) un article écrit par un blanc – je tiens à spécifier cela parce que si je ne le faisais pas vous iriez vous imaginer que cet article avait été écrit par moi ou par quelque autre noir. Voyons ce qu’écrit ce blanc dans le Daily Express, un journal bien éloigné de la gauche et qui n’a rien de libéral. L’auteur, Walter Partington se trouvait à Stanleyville. 

« Tout de suite après le largage des T28 pilotés par des mercenaires cubains ont effectué une attaque de nuit avec tir au canon » 

Il s’agit d’avions pilotés par des mercenaires cubains ; songez-y, des tueurs à gages venus de Cuba. Payés par qui ? Par les Américains. Vous tous qui vivez dans ce pays, vous allez payer pour les péchés de l’Amérique. 

« Les avions ont détruit les magasins de vivres des rebelles et tué les servants de mortier mais les obus de mortier fabriqués en Chine continuent encore de pleuvoir » 

Vous voyez, ils introduisent ici cette allusion à la Chine afin de vous donner un préjugé contre elle. Ils ne savent pas si ce sont des mortiers chinois : c’est la méthode de la presse qui trouve toujours des mots pour justifier le sort que l’on fait à ceux que l’on anéantit. 

« à sept heures du matin, des troupes appuyés par des blindés des unités de mercenaires belges et par les diablos de l’armée congolaise ont fait une entrée pétaradante dans le baril de poudre que constitue la ville indigène. Dans une maison, les soldats ont repéré des rebelles qui se préparaient à ouvrir le feu » 

Attention, notez bien cela 

« Ils sont entrés en force, en abattant les portes et sont ressortis entraînant avec eux hommes, femmes et enfants » 

Ce n’était pas des rebelles qu’il y avait dans cette maison mais de simples congolais. Pour justifier l’irruption des soldats dans cette maison, l’enlèvement de ses habitants et leur exécution sur place, il fallait en faire des rebelles. 

Voilà le genre d’opération qui se poursuit au Congo mais vous n’entendez pas ces dirigeants nègres en dire un seul mot. Je sais que vous n’aimez pas que j’utilise ce mot « nègre » mais je l’utilise ici à bon escient puisqu’il s’agit de ces dirigeants qui ne sont pas des Afro-Américains mais des négros : N.E.G.R. zéro S. 

Un colonel belge a arraché sa caméra à Reginald Lancaster, photographe de L’Express en déclarant : « Vous êtes tous les deux mis aux arrêt à domicile et nous vous déporterons par le prochain avion » 

Pourquoi ne voulaient-ils pas que l’on prit des photos ? Parce qu’ils ne voulaient pas laisser filmer leurs actions. 

« La colonne a poursuivi sa marche et vers midi 10 000 personnes, hommes, femmes et enfants étaient entassés comme harengs en caque, sous un soleil de plomb, encerclés par des soldats congolais armés de Thompson. Pour les protéger des soldats congolais qui ont la gâchette nerveuse, on leur avait mis à tous un bandeau blanc autour de la tête. Car cette ville a une population mixte » 

« En général, quiconque ne porte pas ce bandeau est abattu » 

Ce bandeau permet de distinguer ceux qui sont déjà passés au contrôle ou qui vont être soumis au traitement et l’on voit partout des monceaux de cadavres : ce sont ceux qui ne portaient pas le bandeau. Ce qui veut dire que tout congolais qui ne le portait pas était sommairement abattu à vue. Cela est écrit par un journaliste blanc qui n’est pas du tout partisan des congolais mais raconte tout simplement les choses telles qu’elles se sont passées. Meurtre en mass, massacre généralisé de noirs par les blancs aidés de quelques mercenaires noirs… 

« Au moment où mon avion atterrissait, j’ai vu un mercenaire abattre quatre congolais qui débouchaient des fourrés à proximité de l’aérodrome. Qu’ils aient ou non été des Simbas, tous quatre sont morts. Et pourtant, des hommes comme le lieutenant John Peters, de Wighrman Road, Harringay, à Londres, sont capables d’éprouver une profonde compassion. Aujourd’hui, deux chiens affamés se sont attaqués à Nigger, une chevrette noire, mascotte du commando n°7 » 

Ce mercenaire blanc avait une petite chèvre noire qu’il appelait « nigger ». C’est comme ça : tout ce qui est noir ils l’appellent « négro ». N’est-ce pas ainsi qu’ils vous ont appelés, vous aussi ? Voici justement qu’arrive un négro. Voici mon négro, Dick Gregory. Allons Dick, monte me rejoindre. Nous allons soumettre Dick à un interrogatoire. J’ai vu Dick l’autre soir parler des « négros » au cours du « Les Crane Show ». Eh Dick, regarde ce qui est écrit sur ce livre, c’est mon nom, regarde. Allons, je vais l’interroger. Attrapez-le mon frère et ne le laissez pas s’échapper. Maintenant Dick va perdre tous ses emplois. Fini les engagements, il faudra travailler à Harlem jusqu’à la fin de tes jours. 

Revenons à cette coupure de presse : « aujourd’hui, deux chiens affamés se sont attaqués à « nigger, une chevrette noire, mascotte du commando n°7. Lorsque nous sommes arrivés, Nigger était mourante et John Peters a dû l’achever. Il s’est détourné et a mis la main devant ses yeux » 

Voilà un mercenaire blanc qui met tant d’ardeur à tuer des congolais qu’il faut le freiner. Il les abat sans la moindre compassion. Mais sitôt que sa chevrette noire se fait mordre par un chien, il pleure. Il a plus de sentiment, ce blanc, cet anglais, plus de sentiment au cœur pour une chèvre morte, une chèvre de couleur noire, qu’il n’en a montré pour les congolais, gens tous pareils à vous et à moi et dont les cadavres forment d’innombrables monceaux .


~ Malcolm X, le 13 décembre 1964, Audubon, Harlem

vendredi 24 octobre 2014

L'histoire du chef des Eunuques de la Mecque accusé d'avoir engrossé une esclave de son maître.




" Nous nous sommes appesantis déjà sur le chiffre énorme d'eunuques que produit le Soudan, et la consommation est loin d'en diminuer. Des pharmaciens à Karthoum y ont gagné des fortunes énormes. Nous en avons connu un entre autres, qui avait le grade de lieutenant ; Mousssa-Pacha le nomma capitaine pour ce genre de service rendu à la patrie.

Mais l'établissement modèle, l'établissement mère est à Abou-Gerghé, sur la montagne Ghebel-Eter. Ce sont des moines coptes qui, depuis nombre d'années, ont ce privilège lucratif. Nous avons établi la statistique, n'y revenons donc pas.
C'est un couvent immense, construit comme une citadelle. Au rez-de-chaussée se trouve la vaste salle d'opération. Ces bons moines achètent à vil prix des enfants trop jeunes pour avoir une valeur. Les négriers leur en fournissent autant qu'ils le désirent, et leurs propres agents se livrent à cette chasse productive, enlevant tous les petits nègres qu'ils trouvent.

Inutile de dire que la solitude s'est faite autour de cette fabrique mutilatoire. Ils pratiquent deux genres d'opération. La première, la moins dangereuse, celle qui réussit le mieux, est la castration simple. On opère comme sur les animaux.

Ces sortes d'eunuques sont les moins prisés, et relativement se vendent bon marché, deux cents talaris environ. On les emploie dans les jardins des harems, aux portes extérieures, à l'entrée des palais. Sur cent opérés, un tiers succombe aux suites de la castration. — Ce sont les enfants les plus âgés qui sont soumis à ce genre de mutilation. Autant que possible, on évite de les laisser en rapport avec les dames qui sont bien loin de les dédaigner. Il est facile de citer de nombreux exemples de ces amours plus ou moins platoniques ; comment en serait-il autrement ? Quand on réfléchit que presque toutes, sevrées des apaisements charnels, ont tous les sens, tous les organes surexcités par les scènes de débauches dont elles sont témoins.

Une fois nous avons voyagé sur l'Azizié, avec un personnage important, le chef des eunuques du grand chérif de la Mecque, nègre magnifique. Il était à fond de cale, enchaîné sévèrement. Une accusation capitale pesait sur lui. Il était convaincu d'un abus de confiance sexuel. Confident tout-puissant de son maître, chez lequel il était entré bien jeune, à l'époque où la castration était presque uniquement en usage, avait-il échappé à l'opération, à cause d'un de ces phénomènes rares, dont les annales de la médecine citent quelques faits curieux ? Était-ce un exemple de l'influence physique des passions sur le cerveau ? Toujours est-il, qu'il mit la révolution au harem du grand prêtre.

Lui, le second ministre de la religion, gardien du trésor le plus précieux d'un musulman, il avait jeté un regard de satyre sur ces beautés qui, devant lui, se laissaient aller à toutes les excentricités de la plus provocante toilette. Il avait convoité ces houris sans défiance des passions qui bouillonnaient au fond de son cœur. À peine vêtues d'une chemise de gaze, elles se livraient, sous ses yeux, à tous les ébats, à tous les plaisirs que les femmes des harems se permettent entre elles, et qu'on tolère pour calmer leur effervescence. Le besoin de la procréation, ou manifesté tout à coup, ou suppléé, embrasa son cœur de feux dévorants. Il trahit son maître, et trouva beaucoup, mais beaucoup de ces odalisques sensibles, empressées, brûlantes. Un enfant nègre fut présenté comme son fils au grand chérif qui est d'une blancheur éclatante. L'accouchée était circassienne. Le chef de la religion, émerveillé, compulsa le Coran, et n'y trouvant pas l'annonce de ce phénomène, eut un soupçon terrible. Le chef des eunuques fut épié, surpris en flagrant délit et arrêté. Le chérif n'avait pas le droit d'abattre sa tête, il l'avait fait trop grand. Il l'envoyait donc à Stamboul pour que le Sultan prononçât sur son sort. Quant aux femmes coupables, leur châtiment ne regardait que le mari outragé ; il s'en vengea noblement. Toutes étaient soupçonnées, toutes donc périrent ; le harem fut renouvelé, et nous avons voyagé sur le Soakim, avec douze Géorgiennes qu'on lui amenait pour former les cadres de son bataillon de courtisanes. 

Les maris musulmans durent faire de sérieuses réflexions et chercher un remède à ce grave inconvénient. L'ablation totale, complète, absolue, fut exigée. Opération terrible, pratiquée avec le rasoir, tout d'un coup, sans se préoccuper des artères. Le petit patient est étendu sur une table, les jambes écartées, tendues fortement et fixées à des crampons de fer. Le col est pris dans un carcan, les bras allongés sont tenus par deux aides, et le rasoir enlève muscles, peau, chair, mettant à nu les pubis. Il en résulte une plaie effroyable qui toujours met la vie en danger. Les souffrances sont atroces. Quand l'enfant a été délié et retiré de dessus la table d'opération, on introduit dans la vessie un morceau de roseau saillant de deux pouces, pour que les fonctions urinaires ne soient pas supprimées. Un emplâtre est appliqué, puis le martyr est enterré jusqu'au col dans le sable brûlant et exposé aux ardeurs du soleil. On foule le sol autour de son petit corps, pour qu'il soit dans l'impossibilité absolue de remuer ; condition sine qua non de succès, disent les moines.

Pendant trois jours, on ne lui donne que de l'eau, car la fièvre est intense. Ensuite on le nourrit peu à peu, et au bout de huit ou dix jours, on le retire. La cicatrisation est avancée, l'hémorragie n'est plus à craindre.

Sur cent opérés, quatre-vingt-dix succombent. Ceux qui survivent, sont gardés quelques années au couvent, puis vendus de sept cents à mille talaris. Leur emploi est la garde des dames, la surveillance intime, l'intérieur des appartements. En l'absence du mari, ils peuvent entrer dans la chambre à coucher des épouses, à toute heure, en toute circonstance ; de nuit, de jour, quand bon leur semble, et quelle que soit la situation délicate dans laquelle se trouve la femme. C'est même une obligation pour eux, un des devoirs de leur charge.

Au reste, les femmes n'éprouvent aucune gêne de la présence de ces êtres tronqués. Elles les considèrent comme des petits chiens, c'est leur expression, les grands étant exclus des harems ; ces pudiques houris vaquent avec insouciance devant eux, aux soins les plus secrets de leur toilette. Pour elles, ce sont des automates, et les maris, à leur égard, sont sans crainte comme sans jalousie.

Ces malheureux peuvent aspirer aux premières places de l'empire, aux fonctions les plus importantes. Nous en connaissons qui sont colonels, généraux, ministres, gouverneurs, et possèdent des harems. Pourquoi faire ? Je l'ignore.

Règle générale, plus un eunuque est hideux, repoussant, plus il est beau, plus il a de prix, plus il est fier et hautain. Jamais un sentiment noble ne fait battre son cœur haineux. En perdant sa virilité, il se sent séparé de l'humanité et la prend en exécration. Les larmes, les douleurs, le supplice de ses maîtres, voilà ce qui fait sa joie, voilà son paradis"


~ Raoul Du Bisson, "Les femmes, les eunuques et les guerriers du Soudan", 1868

Les Kandakes de Kush.


Kentake, aussi connu comme Candace ou kendake était le titre de reines et reines-mères de l'ancien royaume africain de Kush, aussi connu comme la Nubie et l'Éthiopie.

Elles étaient connues comme étant des reines nubiennes guerrières, des reine-régentes , et souveraines. Elles ont contrôlé ce qui est maintenant l'Éthiopie, le Soudan, et certaines parties de l'Egypte. des bas-reliefs datant d'environ 170 av JC montrent Kendake Shanakdakheto, revêtue d'une armure et armée d'une lance au combat. Elle n'a pas régné en tant que régente ou reine-mère, mais comme une souveraine totalement indépendante. Son mari était son consort. Dans des bas-reliefs trouvés dans les ruines de projets de construction qu'elle avait commandées, Shanakdakheto est dépeinte aussi bien seule qu'avec son mari et son fils, qui hériterait du trône lors de son décès.

L'une des Kandakes plus connue fut Amanishakheto connue pour avoir stoppé l'invasion romaine de la Nubie par Auguste et avoir avec lui signé un traité de paix favorable.

Les "Kandakes/Candaces" constituent des exemples de femmes puissantes et d'habiles stratèges dans leurs rôles de reines guerrières, et comme des figures romantiques.

~ Franswa MAKANDAL

jeudi 23 octobre 2014

Le Matriarcat

Le matriarcat est à la base de l'organisation sociale en Afrique noire. Dans les régions où le matriarcat n'a pas été altéré par une influence extérieure (religion,...), c'est la femme qui transmet les droits politiques. Car pour les noirs africains, l'hérédité n'est efficace que quand elle est d'origine maternelle.

Caractéristiques du Matriarcat:

Le matriarcat fût créé par l'homme qui menait une vie sédentaire et tirait ses subsistances de l'agriculture. Il pratiquait le culte des ancêtres, la cosmogonie ainsi que les rites funéraires. Lors du mariage, la femme reçoit une dot, elle a la possibilité de divorcer en conservant son nom totémique. Il pratiquait l'exogamie de clan. La parenté par les hommes y était impossible et la filiation et la succession sont matrilinéaires. Ce système permettait une augmentation démographique dont les terres étaient propriétés collectives et divinisées et accentuait le communautarisme. Le frère de la mère a droit de vie ou de mort sur son neveu, mais les principes moraux étaient appliqués dans le clan.
L'historien Bachofen fut le premier à étudier le matriarcat sur le sol africain. Il constata que la femme était l'élément phare de la société et du foyer familial, on lui accorde facilement la découverte de l'agriculture. C'est elle qui reçoit lors du mariage les dots, et qui gère les biens familiaux. C'est aussi par elle que se transmet l'héritage.
Ainsi, le voyageur Ibn Batouta nous raconte son étonnement lors de son voyage au Soudan en ces termes: "Ils (les Nègres) se nomment d'après leur oncle maternel et non d'après leur père; ce ne sont pas les fils qui héritent des pères, mais bien les neveux, fils de la soeur du père. Je n'ai jamais rencontré ce dernier autre part, excepté chez les infidèles de Malabar dans l'Inde."
Contrairement à ce dont il a été dit concernant le régime matriarcal, il n'est aucunement basé sur la domination de la femme sur l'homme, mais sur une collaboration harmonieuse des deux parties. En effet, la situation de la femme dans la société noire africaine est acceptée et défendue par l'homme.
L'islamisation de l'Afrique Occidentale débute au Xè siècle avec le mouvement Almoravide, la religion traditionnelle disparut peu à peu sous l'influence islamique, les moeurs et les coutumes également. C'est ainsi que le régime patrilinéaire s'est substitué, partiellement et progressivement, au régime matrilinéaire depuis le Xè siècle... L'adoption du nom du père pour les enfants semble provenir de cette même influence arabe; [Cheikh Anta Diop l'unité culturelle de l'Afrique Noire].


Femme Malienne


Cette conception matrilinéaire de la société sera diffusée à travers le monde lors des grandes migrations des peuples noirs.
L'Éthiopie est le premier pays au monde qui fut gouverné par une reine (la reine de Sabah). La reine Candace qui gouverna aussi ce pays, fut reconnue pour sa bravoure et son courage face aux armées de César Auguste. C'est pour cela que les reines qui ont régné après elle, ont tenu à garder le nom de Candace en souvenir de cet acte glorieux. "Cette omniprésence des femmes de cour dans les cérémonies et documents officiels était liée à leur poids politique. Ce dernier rend compte de la dévotion matrilinéaire du pouvoir monarchique" Revue Ankh N°3.
À Méroé, la succession était faite de la lignée des pères à celles des fils et neveux. Les divines adoratrices se succédaient de tante à nièce. Sur les stèles funéraires Méroïtiques, le nom de la mère du défunt est mentionné avant celui du père. 
L'Égypte n'est pas sans reste concernant le matriarcat, elle donne en effet l'exemple le plus manifeste et le plus durable dans ce domaine.
On retrouve à travers les croyances égyptiennes des éléments démontrant la place importante qu'occupaient les femmes dans la société. Ainsi, la triade principale n'est pas composée du père, du fils et du Saint-Esprit comme dans les sociétés où le patriarcat domine, mais du père (Osiris, Dieu de l'agriculture et de la fertilité), de la mère (Isis, Déesse mère dont l'influence et l'amour règne partout, Déesse du blé et à l'origine de sa culture) et du fils (Horus), équilibre évident à travers lequel tous les membres de la société égyptienne peuvent se confondre.Cette conception matrilinéaire de la société sera diffusée à travers le monde lors des grandes migrations des peuples noirs.
Ausar , Héru, Aset, 

La monogamie primait chez les Égyptiens, seuls les dignitaires pratiquaient la polygamie. Dans le régime matrilinéaire égyptien, seul le neveu hérite de l'oncle maternel, par contre ses propres fils n'héritent pas de lui. Dans la famille royale, les intérêts de la nation primant les mariages avaient lieu entre frères et soeurs.
La femme chez les  noirs Égyptiens, jouissait d'une liberté totale, elle était honorée, le respect dont il fallait l'entourer était le plus sacré des devoirs, elle circulait sans voile, contrairement aux  femmes grecques, romaines et asiatiques qui elles étaient séquestrées pendant la période classique.
On retrouve aussi au Ghana la présence du matriarcat particulièrement chez les Ashanti dont Radcliffe-Brown et Forde, dans leur livre Systèmes familiaux et matrimoniaux en Afrique, nous donnent les détails suivants:" les ashanti considèrent le lien entre mère et enfant comme la clef de voûte de toutes les relations sociales... Ils le considèrent comme une parenté morale absolument obligatoire. Une  femme Ashanti ne lésine pas sur le travail ou sur les sacrifices pour le bien de ses enfants...
Egyptienne
Chez les Bantous de l'Afrique centrale, le mariage appelé matrilocal, détermine la filiation matrilinéaire plutôt que patrilinéaire.
La plupart des peuplades bantou de l'Afrique Centrale déterminent la filiation selon la ligne matrilinéaire plutôt que patrilinéaire et beaucoup d'entre elles pratiquent une certaine forme de ce que l'on connaît habituellement sous le nom de mariage matrilocal. En fait, c'est ce caractère matrilinéaire de l'organisation familiale qui les distingue si clairement des Bantou de l'Afrique de l'Est et du Sud et c'est pour cette raison que le territoire, s'étendant des districts de l'Ouest et du Centre du Congo belge jusqu’au plateau nord-est de la Rhodésie septentrionale et des monts de Nyassaland, est parfois mentionné comme la "Ceinture matrilinéaire" de Radcliffe-Brown Cheikh Anta Diop l'unité culturelle de l'Afrique Noire.
Chez les Tswana d'Afrique du Sud, un enfant à une place dans le foyer des parents de sa mère, dit le proverbe. Un oncle maternellié, doit en particulier être consulté dans tous les cas touchant spécialement les enfants de sa soeur; son opinion est si importante que quelquefois, au moment où l'on arrange leur mariage, son veto peut être décisif...
Nous constatons l'évidente similitude de ces peuples avec l'Égypte à travers leurs us et coutumes. Le Matriarcat disparaît en partie avec l'arrivée de l'Islam et du Christianisme en Afrique noire, il est remplacé par un régime patriarcal pur et dur qui laisse peu de place à l'épanouissement de la femme noire.
Bien des chercheurs ont voulu rattacher le continent européen au matriarcat, mais des preuves incontestables ont démontré que seule la filiation patrilinéaire prédominait parmi les peuples nordiques: en effet c'est dans la vie nomade que la femme est privée en quelque sorte de la possibilité de contribuer économiquement au développement de la société; elle est réduite à son simple rôle de développement de la société; on a besoin d'elle pour s'assurer un héritier afin de ne pas laisser s'éteindre à partir de soi, la lignée ancestrale... Dans cette existence  mobile où l'on se déplace perpétuellement en quête de nouvelles prairies,... elle est même considérée comme une bouche inutile dans les époques de disette et supprimée comme telle: c'est la seule explication sociologique que l'on puisse donner de l'enterrement des filles vivantes en bas âge, pratiqué exclusivement dans le monde nomade surtout aryen: même après la sédentarisation des Gréco-romains, ces pratiques qui remontent à la première époque de l'histoire de ces peuples, resteront vivaces comme séquelles du passé. Le souci majeur de l'Indo-Aryen (Blancs) était d'avoir un héritier mâle qui dut entretenir le culte domestique et assurer les libations sur l'autel familial. A Athènes, à l'apogée de sa civilisation, on pouvait voir deux frères épouser la même femme pour s'assurer une descendance, la femme était rivée à l'homme avec impossibilité de divorce , l'homme ait droit de vie et de mort sur ses enfants. 
Le matriarcat était un fait uniquement noir Africain.

Tableau comparatif de Cheikh Anta Diop relatif au mode de vie :


Berceau Méridional
Berceau Nordique
famille matriarcale
famille patriarcale
État territorial
État-cité
émancipation de la femme dans la vie domestique, dans la société
condition serve de la femme dans la société, totalement dominée par l'homme
xénophilie, cosmopolitisme, sorte de collectivisme social, solidarité matérielle de droit pour un individu
xénophobie, individualisme, solitude morale et matérielle, dégoût de l'existence, angoisse
idéal de paix, de justice, de bonté
 idéal de guerre, de violence, de crimes et de conquêtes hérité de la vie nomade
optimisme qui élimine toute notion de culpabilité ou de péché originel dans les créations religieuses et métaphysiques
sentiment de culpabilité ou de péché originel qui fait bâtir des   systèmes   religieux   ou métaphysiques pessimistes
genre littéraire de prédilection : le roman, le conte, la fable et la comédie ; mythes agraires d'Egypte, jamais au-delà du drame cosmique
genre littéraire par excellence : la tragédie ou le drame


Source : http://www.shenoc.com/le_matriarcat.htm

mercredi 22 octobre 2014

La cruauté du "Passage du milieu"



La traversée de l'Atlantique par les navires négriers durait généralement entre 4 et 6 mois, une période intensément douloureuse. 

Essayez de vous promener sans vous essuyer les fesses durant une journée ou une semaine. Maintenant, essayez de vous allonger sur des matières fécales pendant 4-6 semaines, sachant que la plupart ne sont pas les vôtres. Puis incorporer à tout cela du sang et du mucus. Ensuite, prenez quelques fers et des chaînes. L'esclavage a été si HARDCORE que ça !!! Ne jamais laisser quelqu'un vous dire que ça ne l'était pas! 

De plus que vous pouviez, de temps en temps, vous faire violer par ceux qui travaillaient sur les navires. hommes et femmes pouvaient être violées. 

La plupart des gens n'ont aucune idée de ce qui est arrivé à nos ancêtres!


Et ajoutons le fait que les navires devaient effectuer des escales et se ravitailler entre l'Afrique et les Amériques allongeant ainsi, pour certain, le voyage. Des familles furent séparées, non seulement par la mort et le tourment, mais aussi car les membres d'une même famille étaient vendus séparément.

Sans oublier l'esclave à côté de vous pouvait mourir et vous deviez dormir à côté d'un cadavre, qui sait combien de temps, avant que l'équipage ne se décide enfin à s'en charger et à le jeter par-dessus bord comme un objet inutile.

Ces Africains volés furent traités comme de la nourriture pour requins. Les requins suivaient souvent les navires négriers, en raison de la quantité d'organes et de corps humains qui furent jetés par-dessus bord dans le sillage du navire.

~ Franswa MAKANDAL

les Caucasiens, des mutants génétiquement récessifs ?



Dr Welsing articule une critique familière sur la suprématie blanche comme étant le système dominant et la culture du monde occidental. Cependant, ses idées sur les origines et la perpétuation du racisme sont loin d'être conventionnelle. La suprématie blanche, selon Welsing, a commencé avec la naissance d'albinos en Afrique. Ces "mutants génétiquement récessifs" ont commencé à s'accoupler entre eux et à se multiplier, produisant ce qui est maintenant connu comme la race blanche.

Outre le fait de masquer leur origine africaine et de proclamer leur affinité avec la Grèce, les blancs évitent la vraie origine de leur blancheur : "une mutation et l'état de déficience génétique par rapport à la norme Noire, la norme Hue-man". "La suprématie blanche est un mécanisme de défense psychologique par rapport à l'insuffisance de couleur génétique (la blancheur). Le Dr Welsing croit que les blancs sont «génétiquement vulnérables», et donc surcompenseraient leur insécurité avec un comportement oppressif envers les gens de couleur.

~ Franswa MAKANDAL

L’inquiétante connotation mondialiste du concept de démocratie au XXIe siècle / Par Kemi Seba en direct de la prison de Fleury-Mérogis




En ces temps d’intempéries présents d’un point de vue géopolitique, nécessaire il est d’analyser à quel point l’oraison funèbre de la raison s’est répandue à la vitesse du son partout où vit l’humanité, grâce à une élite éprise de vanité, aveugle face à la notion de fraternité.

Une élite occidentale qui met en avant un régime politique privé de sa vitalité.

Nietzsche, à ce sujet, déclarait : « La démocratie moderne est la forme historique de la décadence de l’État. »

Comprenons par là un État noyé dans le principe trompe-l’œil de « modernité », ce dernier ayant dépouillé, vidé de sa substance le concept de tradition, si vital pour que les peuples puissent s’enraciner.

Pour bien cerner la problématique, il faut comprendre qu’au XXe siècle, les aspirations des populations colonisées à la démocratie signifiaient « pouvoir au peuple ».

En ce début de nouveau millénaire, l’appel souvent compréhensible des masses non occidentales à la démocratie est devenu, sans que les populations visées s’en rendent forcément compte, synonyme de pénétration mondialiste au cœur de l’État.

« Pouvoir au peuple » hier, alignement sur le principe d’occidentalisation des mœurs aujourd’hui.
Révolution réelle de la base prolétaire hier, récupération désormais des ONG œuvrant pour le nouvel ordre mondial, de jour comme de nuit.

Il y a aujourd’hui, dans ces manifestations des peuples, un parfum de dégénérescence, de perte de l’essence même de la liberté de soi.

Paroxysme ultime de la perversité politique que de ne pas voir que derrière nos appels à la liberté se cachent les « vigiles » les plus impérialistes de nos anciennes prisons qu’étaient les colonies.
Le peuple manifeste pour, au final (du moins pour l’instant), non pas briser ses chaînes mais, au contraire, rajouter un boulet à ces dernières.

La « démocratie » est devenue une marque déposée, comme McDonald’s ou KFC.
Quand vous souhaitez ouvrir une franchise de cette marque (en gros lorsque vous revendiquez le droit à la démocratie chez vous), ne vous étonnez pas de voir des représentants des propriétaires actuels du concept (les tenants de la finance internationale) venir dans votre pays sous forme d’ONG, afin de vous dicter la marche à suivre.

Qui s’étonnera donc de voir, lors de la « révolution des parapluies » à Hongkong, un Paul Zimmerman faisant office, dans l’ombre, de pilier idéologique pour les jeunes Hongkongais « pro-démocratie » ?
Qui niera l’implication du terroriste économique George Soros, spéculateur mondialiste dans les tentatives de déstabilisation en Ukraine, au Venezuela, en Afrique, ou lors du fameux et prétendu « printemps arabe » (dont on voit les effets désastreux aujourd’hui) ?

Cependant, appeler les masses du tiers-monde (mais aussi les masses paupérisées d’Occident) à la distance critique vis-à-vis du concept vicié de « démocratie » aujourd’hui ne doit pas pour autant empêcher les « damnés de la terre » (comme dirait Frantz Fanon) de lutter contre les injustices et le pouvoir bien souvent inique face auxquels ils se dressent. Tout devra être question de sémantique et de précision dans la rationalisation de nos revendications.

Vouloir que le gouvernement qui nous opprime tombe ne doit pas nous pousser à nous allier aux puissances prédatrices et néocoloniales qui se drapent dans ce que je conceptualise comme étant l’« impérialisme de la vertu » (ingérence des puissances occidentales au nom des valeurs dites « humanistes ») pour s’immiscer dans des affaires qui, intrinsèquement, ne les regardent pas.

Il faudra tôt ou tard, à l’instar du Mouvement des nations non alignées (principe auparavant valable quant au refus d’alignement aux blocs Est-Ouest), s’opposer cette fois-ci aussi bien aux dirigeants iniques de nos pays qu’aux puissances mondialistes.

Le principe d’« autodétermination non alignée » au sens strict du terme (décider de notre propre destin sans s’aligner sur l’hégémonie mondialiste) devra remplacer la notion parasitée de « démocratie ».
Quant aux alliances, elles devront forcément se faire avec des pays eux aussi non alignés, qui nous auront prouvé dans le passé comme dans le présent que le colonialisme n’est pas leur tasse de thé.

L’enjeu de la véritable liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes se situe là. Discerner qui sont nos alliés et qui sont nos ennemis véritables, et surtout, s’appliquer à ne pas fuir une tyrannie franche pour en rejoindre une pire déguisée en « royaume des libertés ».

In fine, garder à l’esprit que rien ne se fera en termes d’avancée réelle pour le peuple tant que l’on troquera la tradition contre la modernité.

jeudi 16 octobre 2014

Alexandre Dumas: Le véritable Comte de Monte-Cristo et l'arrière-arrière-grand père de Batman



Dans la biographie publiée récemment The Black Count: Glory, Revolution, Betrayal and the Real Count of Monte Cristo, l'auteur Tom Reiss nous présente un héros noir méconnu du 18ème siècle. Avec une double identité raciale, comme celle du président réélu Barack Obama, le général Alexandre Dumas eut un impact majeur durant la Révolution française. Pourtant, il n'est pas souvent au centre des leçons d'histoire enseignés à l'école.

Fils d'une mère esclave noire et d'un noble français blanc, les triomphes de la vie réelle de Dumas ont inspiré des contes de fiction classiques tels que Les Trois Mousquetaires et Le Comte de Monte-Cristo, écrit par son fils, Alexandre Dumas.

Au plus fort de l'esclavage, il se fraya un chemin à travers la Révolution française devenant le premier escrimeur de Napoléon. "C'est un homme noir qui est devenu général quatre étoiles, le plus haut rang pour un homme de couleur dans une armée toute blanche, avant Colin Powell," a déclaré Reiss à The Root. Au cours de la dernière décennie, Reiss, 48 ans, a travaillé à déballer l'héritage perdu de Dumas par une recherche internationale approfondie, avec des résultats souvent surprenants.


"Batman est directement issu du Comte de Monte-Cristo. Il est complètement inspiré par cet homme qui fut inspiré par le général Alexandre Dumas" ajoute Reiss . "Batman et beaucoup de nos super-héros ont été inspirés par un homme noir."

Pour en savoir plus : Lathleen Ade-Brown, The Root
traduction : Franswa MAKANDAL 

12 figures historiques dont beaucoup de gens ignorent qu'elles sont noires

1° Général Thomas-Alexandre Dumas (1762-1806) 

Le Général français Thomas-Alexandre Dumas repoussant l'armée autrichienne, au pont de Clausen dans le Tyrol, le 17 janvier 1797.
Thomas-Alexandre Davy de la Pailleterie, également connu sous le nom d'Alexandre Dumas, était un général de l'armée française et est devenu l'un des hommes noirs de plus haut rang de tous les temps dans une armée européenne continentale. Né à Saint-Domingue (Haïti), Alexandre Dumas était métisse, fils d'un noble français blanc et d'une mère esclave d'origine africaine.


2° Alexandre Dumas (1802-1870)


Alexandre Dumas, était le fils d'Alexandre Davy de La Pailleterie, et l'auteur du Comte de Monte-Cristo et Les Trois Mousquetaires. Il est considéré comme l'un des auteurs français les plus lus de tous les temps.


3° Alexandre Pouchkine (1799-1837) 


Alexandre Sergueïevitch Pouchkine est considéré par beaucoup comme le plus grand poète russe et le fondateur de la littérature russe moderne. Pouchkine est né dans la noblesse russe à Moscou après que son arrière-grand-père du côté de sa mère, Abram Petrovitch Ganibal, ne fut réduit en esclavage et ramenés d'Afrique en Russie où il s'éleva à la dignité d'aristocrate.


4° Joseph Boulogne (1745-1799)


Joseph Boulogne, aussi connu comme Le Chevalier de Saint-George ou le "Mozart Noir", était un Africain qui s'est hissée au sommet de la société française en raison de sa maîtrise de la musique européenne et du combat à l'épée. Il était le fils d'une  esclave, Nanon, largement considéré comme la plus belle femme de la Guadeloupe, et d'un père membre d'une famille riche de la colonie des Antilles françaises de la Guadeloupe.



5° La Reine Charlotte d'Angleterre (1744-1818)


La Reine Charlotte, épouse du roi d'Angleterre George III (1738-1820), descendait directement de Margarita de Castro y Sousa, une branche noire de la Maison Royale portugaise. Ses contemporains l'ont décrite comme ayant "un vrai visage de mulâtre." La ville de Charlotte, en Caroline du Nord, est nommé d'après elle.


6° Alexandre de Médicis (1510 - 1537) 

Alessandro de Médicis. Duc de Florence. Peinture dans la Galerie des Offices, Florence


Alexandre de Médicis était le duc de Florence au début du 16ème siècle. Il est considéré comme le premier chef d'Etat noir de l'histoire occidentale moderne. Les historiens pensent qu'il est né d'un fonctionnaire d'origine africaine qui travaillait dans la maison des Médicis.


7°Juan de Pareja (1606-1670) 

Juan de Pareja par Diego Velázquez (Metropolitan Museum of Art de Nueva York, 1649-1650)

Juan de Pareja était un peintre espagnol dont l'oeuvre, La Vocation de saint Matthieu est actuellement exposée au Museo del Prado à Madrid, en Espagne. Il était esclave et fut par la suite affranchi. On le décrivit comme un «Morisco», ce qui signifie « issu de couples mixtes et d'une couleur étrange."


8° Juan Latino (1518 - 1596)


Juan Latino, né Juan de Sessa, était un savant africain distingué à la prestigieuse Université de Grenade en Espagne du 16ème siècle.


9° George Polgreen Bridgetower (1780-1860) 


George Augustus Polgreen Bridgetower était un violoniste virtuose afro-polonais qui a vécu en Angleterre pendant la majeure partie de sa vie. Il était le fils de Frederich Bridgetower, un prince africain, et une Polonaise d'origine allemande du nom de Mary Ann.


10° Anton Wilhelm Amo (1703 - 1759) 


Anton Wilhelm Amo ou Anthony William Amo était un Africain originaire de ce qui est aujourd'hui le Ghana, qui est devenu un philosophe respecté et professeur à l'université de Halle et Jena en Allemagne après avoir étudié là-bas. Amo a été soi-disant traité comme un membre de la famille royale et est devenu le premier Africain connu pour avoir étudié dans une université européenne.


11° Anatole Broyard (1920 - 1990) 


Anatole Broyard Paul était un écrivain américain, critique littéraire et éditeur pour The New York Times. C'est un créole louisianais métis, il a été critiqué par certains Noirs pour "se faire passer" comme blanc et refuser de reconnaître son ascendance afro-américaine.


12° Carol Channing (née le 31 janvier 1921) 


Carol Channing est une légendaire interprète de Broadway qui a toujours été célébré comme une étoile blanche, glamour jusqu'à ce qu'elle ne choque tout le monde avec son autobiographie 2002, dans laquelle elle  révéla que son père était en fait un afrodescendant. 


source : AtlantaBlackStar
traduction : Franswa MAKANDAL