Poursuites judiciaires de demande de réparation contre la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas pour leur rôle dans la traite négrière transatlantique
Le Premier ministre de Saint-Vincent-et-Grenadines, Ralph Gonsalves s'exprimant au cours de la 68e Assemblée générale des Nations Unies au siège de l'ONU.
Quatorze nations caribéennes poursuivent les gouvernements du Royaume-Uni, de la France et des Pays-Bas pour des réparations sur ce que les plaignants disent être l'héritage persistant de la traite transatlantique des esclaves.
Dans un discours prononcé vendredi 26/09/2014 à l'Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves a déclaré que les pays européens doivent payer pour leurs actes.
"Le terrible héritage de ces crimes contre l'humanité (un héritage qui existe aujourd'hui dans les Caraïbes) doit être réparé au profit du développement de nos sociétés des Caraïbes et de tous nos peuples", a déclaré M. Gonsalves. "Les pays européens doivent être nos partenaires d'une manière particulière pour exécuter cette réparation."
Les procès (qui sont susceptibles de constituer une longue bataille) sont intentés par la Communauté des Caraïbes, ou CARICOM, une organisation régionale qui se concentre principalement sur des questions telles que l'intégration économique. Les Etats seront traduits devant la Cour internationale de Justice de l'ONU, basé à La Haye aux Pays-Bas. Il ne sais pas encore clairement quand les procédures judiciaires commenceront.
Le CARICOM se concentrera sur la Grande-Bretagne pour son rôle dans l'esclavage dans les Caraïbes anglophones, la France pour l'esclavage en Haïti et les Pays-Bas pour le Suriname, un membre du CARICOM ancienne colonie néerlandaise sur la cote nord-est de l'Amérique du Sud.
Le CARICOM a embauché le cabinet d'avocats britannique Leigh Day, qui mena une lutte victorieuse pour l'indemnisation des centaines de Kenyans qui furent torturés par le gouvernement colonial britannique lorsqu'ils se sont battus pour la libération de leur pays pendant la rébellion "Mau Mau" des années 50 et 60.
Selon Martyn Day, un avocat du cabinet, la première étape sera de rechercher un règlement négocié avec les gouvernements français, britannique et néerlandais dans la droite ligne de l'accord britannique de Juin pour publier une déclaration de regret et accorder une indemnité de environ 21,5 millions de dollars pour les Kenyans survivants.
"Je pense qu'ils voudraient sans doute essayer de voir si cela peut être résolu à l'amiable", a déclaré Martyn Day aux pays caribéens , répondant à l'Associated Press en Juillet. "Mais je pense que la raison pour laquelle ils nous ont embauché est qu'ils veulent montrer qu'ils sont sérieux."
Les pays caribéens tels que la Jamaïque, Antigua-et-Barbuda ont déjà des commissions nationales sur les réparations, et chaque pays qui n'en possède pas a accepté d'en créer une. Les 14 pays du CARICOM ont voté à l'unanimité pour mener la campagne conjointement, disant que ce serait plus ambitieux que toutes les tentatives précédentes.
Aux États-Unis, la notion de réparation a refait surface et a disparu à plusieurs reprises.
Après la fin de la guerre civile, environ 400.000 hectares de terres le long des côtes de Floride, de Géorgie et de Caroline du Sud furent prise à d'anciens propriétaires d'esclaves et mis de côté pour les esclaves affranchis, qui auraient chacun bénéficié d'une parcelle de 40 acres de terres à cultiver et pour gagner leur vie. Ce fut la première tentative de réparations des États-Unis, et fut renversée par le président Andrew Johnson après que le président Abraham Lincoln ne fut assassiné en 1865.
Plus récemment, en 2008, alors candidat Barack Obama déclara qu'il ne supportait pas les réparations pour les descendants d'esclaves, le mettant ainsi en contradiction avec la NAACP, l'Urban League, la SCLC et environ deux douzaines de membres du Congrès qui ont parrainé la législation pour créer un commission sur l'esclavage.
La Maison Blanche a présenté ses excuses pour l'esclavage en Juillet 2008, et le Sénat a emboîté le pas en 2009, mais les réparations ne furent aucunement mentionnées.
Les Représentants caribéens n'ont pas spécifié une valeur monétaire pour les poursuites, mais Gonsalves et Verene Shepherd, Présidente de la Commission nationale de réparation en Jamaïque,tout deux ont mentionné le fait que la Grande-Bretagne à l'époque de l'émancipation en 1834 avait payé £ 20,000,000 (l'équivalent de 200 milliards de livres aujourd'hui) aux planteurs britanniques dans les Caraïbes.
"Nos ancêtres n'ont rien eu", a déclaré Shepherd. "Ils ont eu leur liberté et on leur a dit :« Allez vous développer. »"
Dexter Mullins a contribué à ce rapport, avec l'Associated Press.
Traduction de Franswa MAKANDAL